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Une journée automnale dans l'Essonne à la découverte de deux arboretums - 2011

L’Automne est une saison enchanteresse à Segrez. Les botanistes apprécieront les différents parcours de visites étudiés pour découvrir la richesse végétale du parc.

Une journée-visite de l'APJRC au Parc de Segrez et à l'Arboretum Les Cézardières, dans l'Essonne
Samedi 22 octobre 2011


© APJRC / Michèle QUENTIN photos Bernard BOUDIN

LE DOMAINE DE SEGREZ
En 1884, le parc de Segrez était l’un des plus riches arboretums du monde (6500 variétés) ; il reste aujourd’hui 300 espèces intéressantes. On y trouve de nombreuses espèces rares, de tous les pays, et des individus remarquables parmi les plus âgés d'Europe. L'arboretum Les Cézardières, d'environ 4 ha, est aménagé et planté depuis une vingtaine d'années par Françoise Lignard. Il s'agit d'un exemple subtil de création de jardin esthétique et botanique, dans un environnement vallonné agrémenté de plans d'eau. ces deux sites sont situés dans l'Essonne, à 36km au sud de Paris, dans le pittoresque village de Saint-Sulpice-de-Favières.

Le bois secret
Dans le village de Saint-Sulpice-de-Favières, une propriété, Segrez (de secretum, le bois secret), plaît au marquis d’Argenson, ministre des Affaires étrangères de Louis XV. En 1748, il la loue à vie à son propriétaire, André Haudry de Soucy, donne forme à cette combe boisée de chênes, châtaigniers et tilleuls, en laissant au centre un bel espace libre, toujours conservé. Le comte de Blot loue à son tour Segrez en 1772 et c’est à son épouse que l’on doit la grotte de style pittoresque d’ou jaillit une source claire et abondante (Madame de Blot émigre en 1792). Il est probable que ce soit elle qui ait planté vers 1782 des Taxodium distichum dont il reste aujourd’hui trois beaux exemplaires". Ces quelques lignes presque anodines donnent des clés d’interprétation sur la réalisation du site. La propriété élégante – une maison de campagne déposée dans le parc, petit château transparent et lumineux – ne pouvait que séduire le marquis d’Argenson (Paris 1694 – Segrez 1757), homme d’Etat mais également écrivain littéraire et historique. Il est membre du club de l’Entresol, fréquente les philosophes et le monde intellectuel, notamment Voltaire et d’Alembert. Quitter la place des Vosges à Paris pour s’installer définitivement à Segrez laisse supposer une implication très forte dans le modelage du parc, en concordance avec les idées de l’époque. Un plan datant des années 1750-1760 et peut-être de Pierre Constant dit Contant d’Ivry (1698-1777) nous montre un plan d’eau et un grand tapis vert qui monte vers la colline. D’ailleurs, en 1772, le domaine est loué au comte et à la comtesse de Blot avec un inventaire extrêmement précis. Une glacière existe toujours et est située de l’autre côté du chemin communal. Devant le château, la grande pelouse s’étend selon un modelé très subtil.
De cette époque, la grotte est un exemple magnifique de conservation.

Naissance d’un arboretum
L’autre grande période de Segrez se situe au XIXème siècle. Elle va éclipser les conceptions de l’époque antérieure et paradoxalement, cela permettra certainement la sauvegarde de certains éléments.
Après la révolution, le domaine change plusieurs fois de propriétaires avant qu’Alphonse-Martin Lavallée ne
l’acquière. Son fils, le célèbre Alphonse-Pierre Lavallée, passionné de plantes et élève de Joseph Decaisne, introduit à partir de 1857 la totalité des plantes connues à l’époque pouvant vivre sous le climat de la région parisienne. Lavallée fait venir des botanistes du monde entier, correspond avec eux. Il regroupe les arbres par familles dans des « Ecoles ». La « Nouvelle Ecole » qui était située entre les faux de Verzy et le tennis actuel , remontait en triangle vers le village et était divisée en 12 carrés et les 600 plates-bandes offraient une promenade botanique de 5 km ! Sous l’égide du chef jardinier François Fillon et de 12 aides-jardiniers, l’arboretum de 26
hectares devient le plus important d’Europe, avec 6 500 taxons, un herbier et une bibliothèque de 12 000 livres (dispersés aujourd’hui).
Dans les années 1880, Segrez atteint son point culminant de notoriété.
Voici ce qu’écrit Emile Gallé, botaniste et premier président de l’école de Nancy, le 16 février 1881 à propos de l’arboretum de Segrez : "Cet amour de la plante, rare ou non, ce besoin de réunir, de classer, de déterminer, même au prix d’arides recherches, cette passion généreuse d’accroître ses richesses, mais en même temps ne rien posséder sans une connaissance exacte et des lumières vraies, enfin cette ardeur de décrire, d’apporter sa pierre au monument scientifique, tout cela est de bon aloi. Il y avait, d’ailleurs, une place à prendre par la description et la figuration en un ouvrage spécial de ces espèces nouvellement introduites, et dont le plus grand nombre manque à nos écoles de botanique. C’est une place prise par la dendrologie française : synonymie, description latine et commentaire français, citations d’auteurs, indications géographiques, historiques et horticoles sur l’origine, la situation d’altitude, les localités où la plante a été rencontrée à l’état spontanée, les noms des voyageurs qui l’ont découverte ou signalée à nouveau, M. Lavallée n’a rien négligé pour rendre son travail complet ; il n’oublie pas de nous apprendre, et avec la compétence d’un homme qui entretient en vie une si grande variété de végétaux, quel est le tempérament particulier à chacun, quelle est sa rusticité, quel mode de culture peut lui être appliqué avec succès, quels services il peut rendre dans l’industrie, ou simplement dans l’ornement des jardins."( Cyril Galley, D'arbre en art: L'Arboretum d'Amance, Versailles, Editions Quae, 2000, 96 pages)

Alphonse Lavallée avait réuni 3000 taxons en 1859 et 6 500 en 1884 ; Segrez était alors le plus riche arboretum de France. A la mort (prématurée) d’Alphonse Lavallée, sa veuve donna ses collections d’arbustes au domaine des Barres dont elles enrichirent le fructicetum. L’herbier des plantes en culture à Segrez, donné à Maurice de Vilmorin, se trouve aujourd’hui à Verrières-le-Buisson.

Aujourd’hui, en 2011
Le sol riche et frais a permet le développement de nombreuses espèces. Dès l’entrée, la lisière est composée d’un Juglans microcarpa ou noyer du Texas, dont les noix ne mûrissent qu’après un été très chaud ; d’un Platanus occidentalis, d’Amérique du Nord, rare exemplaire avec de larges feuilles entières ; d’un Quercus castaneifolia à feuilles de châtaignier ; d’un Amelanchier laevis, petit arbre à fleurs blanches en avril, au feuillage automnal flamboyant et aux fruits comestibles qui mériterait d’être plus souvent planté ; d’un rare Fagus Engleriana, originaire de Chine, dont le revers bleuté de la feuille est remarquable ; et d’un Acer cappodocicum traité en cépée. Un très bel exemplaire d’Acer carpinifolium montre à quel point cette essence doit être plantée en lisière et non en plein soleil.

De 1939 à 1954, année à laquelle la famille Picard reprend la propriété, il n’y aura aucun entretien. Il ne reste qu’une centaine des espèces d’arbres remontant à l’époque d’Alphonse Lavallée…

Heureusement, certains restent spectaculaires. "Un arboretum est un lieu de rencontres, une espèce du Caucase a rencontré un arbre de Chine…." s’exclame Franklin Picard en nous montrant l’exemplaire de Pterocarya x Redheriana, un hybride de P. fraxinifolia et de P. stenoptera, décrit par Sargent et faisant partie d’un ensemble de graines dont certaines furent envoyées par Lavallée à Sargent à l’Arnold Arboretum aux Etats-Unis.

L’arbre est classé «Arbre remarquable» et domine la grande pelouse. Planté en 1862, il mesure aujourd’hui une trentaine de mètres et a pu bénéficier de toute la place nécessaire pour acquérir une magnifique forme.
"L’écologie est de montrer les choses telles qu’elles sont et ne pas les dénaturer" continue notre guide, "Entrez avec moi dans la forêt mystérieuse, car un arbre est une accumulation d’arbres…". A quelques mètres, un bosquet dense est composé de drageons d’un Pterocarya fraxinifolia, on recense une dizaine de troncs et de nombreux rejets, formant une micro forêt presque impénétrable.
De nombreux arbres ont été plantés ces dernières dizaines d’années par Franklin Picard. La liste est très longue et n’en seront cités que quelques uns : Pterocarya fraxinifolia var. dumosa ; Paulownia catalpifolia planté en 2004 ; un rare Fagus sieboldii planté en 1998 ; la 1ère introduction en Europe du Corylus fargesii, aux énormes fruits ; 1ère introduction également pour Juglans mandchurica ; Tilia Chenmoui planté en 2002, Sinojackia xylocarpa
planté en 2000, un petit arbre chinois aux inflorescences pendantes blanc pur; et l’élégant Fagus longipetiolata, originaire également de Chine et planté à Segrez en 2003.
Un rare Acer oliverianum, originaire des montagnes de Chine, attire l’attention de la gente féminine du groupe.
Cette belle espèce d’érable, de taille moyenne, présente un tronc à l’écorce lisse gris sombre, finement strié de lignes blanc ciré.
Si la majorité sont des arbres isolés, un groupe de Liquidambar styraciflua attire notre attention par l’harmonie des différentes teintes automnales. "Le liquidambar est un arbre grégaire", nous explique Franklin Picard, "Il aime être planté en groupe. Chaque sujet possédant une teinte unique de couleur d’automne, cela permet de diversifier les couleurs d’automne au sein d’un même groupe d’arbres. Je vous conseille donc d'aller choisir vos arbres en pépinière à l'automne, afin de composer votre bosquet".
Les faux de Verzy , vieux de 130 ans, forment une abside étonnante et presque magique. A l’intérieur, chaque Fagus sylvatica var. tortuosa a développé une architecture tortueuse et torsadée avec des branches descendant jusqu’au sol. Leur origine est inconnue, bien sûr les légendes sont nombreuses et parfois farfelues…
C’est sous les trois célèbres specimens de Segrez que nous nous retrouvons pour une mémorable photo de groupe.
Le domaine des Faux se trouve à environ 20 km au sud-est de Reims, dans la forêt domaniale de Verzy. Avec plus de 1 000 faux, cette forêt de 700 ha est la principale réserve mondiale de faux.
Deux autres sites sont répertoriés en Europe, dans les régions d’Hanovre en Allemagne et de Malmö en Suède. Mais il s’agit de quelques individus, le peuplement le plus important se trouvant à Verzy. Les hêtres tortillards, outre leur forme, ont plusieurs particularités : leur longévité, leur capacité d’anastomose, leur capacité de marcottage et malheureusement leur manque de fertilité.

Nous remontons ensuite vers la partie la plus forestière, agrémentée néanmoins d’arbres rares. Nous y découvrons l’Acer sinopurpurascens, originaire de Chine et extrêmement difficile à multiplier, exemplaire unique en France ; le Sorbus scalaris, natif de Chine, au feuillage très attractif et à la belle coloration automnale orange ; le Cornus angustata au feuillage persistant, le ravissant Tilia mongolica avec ses feuilles cordiformes à bords dentés ; l’Acer sinense ; un rare Cercidiphyllum japonicum f. pendulum ; la 1ère introduction en France du Parrotia subaequalis, découvert en 1998 en Chine et planté à Segrez en 2004 et une aubépine appelée Crataegus Harbisonii : l’espèce, endémique d’une falaise dans le Tennessee, a disparu de son aire d’origine et ne survit que dans quelques collections. Il reste 50 exemplaires dans le monde donc deux à Segrez !

A proximité de la grotte se sont développées des "raretés" botaniques : Meliosma Veitchiorum, originaire de Chine et unique en France, Magnolia denudata du Vietnam, Carrierea calycina, une Flacourtiacée de Chine à la fleur blanche tubulaire avec un pétiole rouge, Emmenopterys Henryi et un magnifique Cephalotaxus formosana près de la grotte. Le Cercidiphyllum japonicum ‘Pendulum’ laisse gracieusement retomber son feuillage.

La grotte de Segrez
Etape ultime de notre visite, la grotte du XVIIIème siècle, recouverte de roches de grès, ouvre sur un canal creusé jusqu'au château. Un rideau d’eau s’écoule devant le visiteur qui peut "rêver" sur un banc disposé à l’intérieur. Toute la grotte était couverte de coquillages, comme le diverticule rond jouxtant. Il reste quelques témoins sur les murs. A l’extérieur, un nymphée très simple, presque rustique, certainement de construction antérieure à la grotte, donne sur un petit plan d’eau - Un nymphée est une construction élevée au dessus d’une source naturelle ou artificielle, généralement en forme de grotte, accueillant un bassin d’ornement, une fontaine, des jeux d’eau, etc – Marie-Hélène Bénetière, Jardin vocabulaire typologique et technique, Paris, Monum, Editions du Patrimoine, 2006, 428 p.
Aménagement subtil de la période pittoresque où l’on voit comment, par l’aménagement du premier petit lac et par un dénivelé, l’eau arrive dans la grotte. L’eau qui ensuite, par un tracé légèrement sinueux, retrouve une autre réserve en contrebas.
Depuis près quarante ans, Franklin Picard et sa familleessaient de redonner vie à l’arboretum, cherchant à réinstaller les arbres perdus, travaillant avec l’inventaire Lavallée, communiquant avec de grands dendrologues et introduisant des plantes encore inconnues à la fin du XIXème siècle. L’arboretum compte aujourd’hui plus de 1000 taxons et de nombreux spécialistes visitent le site. Franklin Picard est un guide passionnant qui a enthousiasmé notre groupe. Propriété privée, le domaine doit faire face à une gestion difficile, malgré le dynamisme et la passion de ses propriétaires. La visite de l’arboretum se couple avec la mise en place d’évènements privés et professionnels. Une alchimie, certes nécessaire, mais délicate du point de vue de la préservation du site existant. D’autre part, la volonté de collections botaniques doit associer un respect de la trame paysagère. Un équilibre périlleux que Franklin Picard et sa famille essaient de maintenir. Notre visite se termine sous un bienfaisant soleil qui fait scintiller les quelques feuilles automnales que la nature a bien voulu nous donner en cette journée d’octobre.


LES CÉZARDIÈRES
Une région privilégiée pour une collectionneuse enthousiaste
A quelques kilomètres se trouve l'arboretum Les Cézardières. Depuis 1982, Françoise Lignard plante et aménage ce vaste terrain de 4 ha situé à faible distance à vol d’oiseau de Courson.
Sur le coteau, la terre est légère, sablonneuse, un mélange de silex et de terre de bruyère. De l’autre côté du vallon, la terre est nettement meilleure et a permis l’implantation de nombreuses espèces et variétés de plantes. Françoise est une dendrologue affirmée, une enthousiaste collectionneuse et une amoureuse des floraisons printanières et des couleurs automnales. Elle commence donc par une collection d’érables japonais de toutes sortes, mais impérativement issus de graines et provenant de la pépinière Maymou. Elle plante beaucoup de Cornus et de Prunus, une collection de rhododendrons qui vient principalement de René Graal ; le Rhododendron «Polar Bear», à la floraison estivale, accueille le visiteur à l’entrée du domaine. Tous les ligneux du catalogue des Barres pouvant s’acclimater ici sont présents ! Françoise est très fière de son Davidia involucrata, l’arbre aux mouchoirs, un descendant direct du premier specimen reçu par M. de Vilmorin. «Il a fleuri pour ses 18 ans» s’exclame-t-elle.
L’inventaire botanique comprend 1500 taxons, il a été réalisé avec le plan du jardin par Régis Juvigny, architecte paysagiste de l’école de Versailles et ami de la propriétaire. Chaque nouvelle plantation est inscrite et répertoriée dans l’inventaire, remis régulièrement à jour.
Sur le coteau, l’ambiance naturelle est ponctuée de nombreux trésors botaniques : Pittosporum truncatum, Crataegus mespilus, Acer capillipes à la somptueuse écorce verte, Acer tricatum, Magnolia macrophylla aux fleurs blanches sublimes, Magnolia officinalis… L’ Ilex perado var. platyphylla, originaire des Acores, présente des feuilles de près de 13 cm ; à côté, le Rhamnus frangula a des feuilles très laciniées.

Françoise est très déçue que les couleurs d’automne ne soient pas au rendez-vous. Nous pouvons cependant imaginer le spectacle grandiose de l’arboretum au summum de la saison. Nous nous arrêtons devant un curieux Zelkova serrata en forme d’éventail. Ce sujet a été donné en 1983 par l’arboretum de Chévreloup. Il est issu de graines provenant du jardin botanique de Tokyo. "Il est rouge au printemps lors de son éclosion et en automne, c’est un véritable champ d’or", nous assure Françoise, "au jardin botanique de Tokyo, on retrouve un sujet ayant la même forme étalée."
Un attroupement se forme autour du Xanthoxylum simulans, un curieux petit arbre aux feuilles pennées et aux rameaux hérissés d'épines. Appelé poivrier de Chine, sa caractéristique porte sur ses fruits rouges et ronds de quelques mm de diamètre, fortement épicés à la bouche mais délicieux en accompagnement de plats de viande mijotés. Il s’ensuit une cueillette sauvage sous l’oeil bienveillant de la propriétaire.
Tous à la recherche des fruits du poivrier de Chine.....

Le flanc de la colline de Saint Yon, exposé plein sud, était autrefois planté de vignes. Cette situation exceptionnelle permet aujourd’hui l’acclimatation et le développement de nombreuses espèces fragiles et peu courantes comme le pin de Californie, Pinus muricata, dont Françoise nous précise que son feuillage vire au rouge en hiver et qu’i s’agit du seul pin dont les pommes de pins «restent à vie» sur l’arbre. Un Sciadopitys verticillata à la forme pyramidale s’épanouit magnifiquement car il a été planté sur une source sous-jacente.
Un forage effectué au fond du vallon a permis de trouver une véritable «mer intérieure», avec un débit d’eau de 6m3 par heure ! L’eau recueillie, à 90% ferrugineuse, permet d’arroser les plantes en cas de besoin et donne un aspect lustré aux feuilles. Cette abondance d’eau a également facilité la réalisation de deux pièces d’eau disposées en terrasses, avec la vue sur la vallée. Elles sont reliées entreelles par un ruisseau et une longue bande de miscanthus forme une bordure contemporaine ondulant sous le vent. La pièce d’eau du haut est une piscine biologique dont le fond est composé de sable bactérien enrichi de bactéries spéciales.

A la croisée des chemins a été placée une réplique de la statue du Louvre sainte Marie-Madeleine en ascète mystique. Selon la légende, la pécheresse repentie vivait retirée dans la grotte de la Sainte-Baume, vêtue de ses seuls cheveux. Elle est ici entourée d’une collection d’hellebores et de fougères. A l’arrière, une bruyère arbustive de Porquerolles fleurit chaque année depuis 20 ans, malgré les hivers rigoureux.

Françoise nous a préparé un «quatre-heures» à la fin de la visite, avec thé de Chine, thé Russe, jus de pommes maison, brioche et un irrésistible gâteau aux noix. Nous flânons autour de la bâtisse en attendant l’appel de la maîtresse de maison. L’Akebia quinata donne des fruits chaque année. C’est une vigoureuse plante grimpante originaire de Chine, de Corée et du Japon, à la floraison parfumée abondante. Les feuilles semi-persistantes et composées de 5 folioles sont caractéristiques de l'espèce. Les fleurs odorantes de 5 à 7 cm sont de couleur violet foncé, les fruits allongés de couleur pourpre. Nous remarquons des oliviers en pleine terre. La situation abritée des bâtiments a permis la plantation d’une collection d’Osmanthus, originaires d’Asie : Osmanthus à la floraison printanière mais aussi O. yunnanensis et O.heterophyllus à la floraison automnale qui dégagent lors de notre passage une délicieuse odeur fruitée. La maison est entourée d’un halo de délicat parfum, prélude à notre somptueux goûter.