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UNE JOURNÉE dans le CHER

Mardi 1er juillet 2025 : le parc et les jardins des châteaux de Jussy, Maubranche et Pesselières

MARDI 1er juillet 2025

Une journée spéciale car elle s’est déroulée au pic de la canicule ! 

Néanmoins, cette journée n’a pas été annulée et tous les participants ont été enchantés de l’accueil de chaque propriétaire et de la visite guidée de grande qualité.

Le thème « visites de parcs paysagers historiques » nous a amenés à découvrir des parcs romantiques. Nous avons marché agréablement dans les allées de ceinture, à l’abri du soleil brûlant, tout en profitant des perspectives et des vues dans chaque site. 

La promenade dans les allées ombragées a permis de comprendre et d’apprécier les grands principes conceptuels d’un parc paysager, entre vues changeantes, surprenantes et découverte d’arbres centenaires, créant une expérience visuelle dynamique appréciée de tous. 

 

1/ Visite du jardin du château de Jussy 

18130 Jussy-Champagne

Témoin de l'architecture Louis XIII dans le Berry, le château de briques et pierres construit au XVIIe siècle se dresse dans un écrin d'arbres et de jardins à la française, avec topiaires et rosiers.

Jean de Ponton d’Amécourt nous accueille dans les pièces fraîches du château ; un moment convivial et propice à l’écoute de l’histoire de Jussy et à la conception du parc agricole car le dessin d’origine du plan est conservé sur place au château. 

Se substituant au parc du 17e siècle, le parc romantique « agraire et paysager » de Jussy a été conçu et exécuté, entre 1830 et 1850, à partir du projet de Paul de Lavennes, comte de Choulot (1794-1864), paysagiste de renom, le premier à théoriser les parcs agricoles et auteur de plus de 300 parcs en France et à l’étranger. Un des grands principes de Choulot dans la conception de ses parcs, est de créer des liaisons visuelles entre l’intérieur des propriétés et le paysage environnant. Les parcs agricoles sont conçus pour combiner esthétique, fonctionnalité et productivité. Ils reflètent les idéaux de l’époque en matière d’agriculture, de paysage et d’agrément. Des éléments architecturaux (fabriques mais aussi granges, serres etc. servent à la fois des fonctions pratiques et décoratives. Les chemins et les allées jouent un rôle important, permettant l’accès aux différentes parties du parc pour le travail tout en offrant des promenades agréables à travers les cultures et le paysage.

Soigneusement restaurés, le parc et les jardins de Jussy sont inscrits depuis 2015 au titre des Monuments Historiques.

 

2/ Visite du château de Maubranche

18390 Moulins-sur-Yevres

A quelques kilomètres, toujours en Champagne Berrichonne, nous arrivons au château de Maubranche où nous sommes accueillis par le propriétaire, Amaury de Chaumont Quitry.

Le château, en forme de quadrilatère avec trois tours rondes et un grand donjon carré, était dans un fort état de délabrement en 1880 quand le propriétaire de l’époque, le Marquis de Chaumont-Quitry, décide de faire appel à deux personnalités les plus éminentes dans leur spécialité : l’architecte parisien Paul Ernest Sanson (1836-1925) qui va restituer au château son caractère médiéval, ajouter une galerie de style gothique et construire les magnifiques communs ; et le paysagiste Henri Duchêne (1841-1902) puis son fils, Achille Duchêne (1866-1947) pour le parc et les jardins. 

Entre 1888 et 1914, de nombreux travaux sont réalisés à Maubranche. 

Pour le parc et les jardins, les paysagistes Henri et Achille Duchêne créent à l’ouest un jardin à la française avec un boulingrin qu'ils transforment peu après en un grand miroir d'eau, des parterres, un vaste tapis vert, un orgue d'eau dans la partie sud du parc et réalisent de nombreuses plantations (cèdres du Liban, hêtres, ...). Du château, pris comme point central, part à l’est un large tapis vert encadré de deux allées qui conduisent aux communs et bâtiments d'exploitation et de gestion sylvicole. 

En 1962, Hugues de Chaumont Quitry remodèle le parc avec l’aide du paysagiste berruyer Mauvisseau : entretien des perspectives, réduction du miroir d’eau pour un souci d'entretien, nouvelles plantations ...

La restauration des aménagements paysagers a lieu entre 2009 et 2012 par l’actuel propriétaire : miroir d'eau comblé et remplacé par une création du boulingrin initial, recréation et simplification des parterres.

La superficie du parc, telle que mentionnée lors de son inscription à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques en 2013, est de 90 ha.

 

3/ Visite du parc et des jardins du château de Pesselières 

18300 Jalognes

Ce mardi 1er juillet 2025, il fait chaud, très chaud. Pascal Fontanille, propriétaire du domaine, nous emmène dans la pièce la plus fraîche des communs, où nous attends un fort sympathique déjeuner champêtre, avec vue sur le parc ! Nous passons un moment délicieux, les propriétaires des deux premiers jardins visités sont avec nous et les conversations vont bon train.

La première mention de la seigneurie de Pesselières, fief mouvant du comté de Sancerre est donnée en 1170. Pesselières se situe sur la voie romaine reliant Bourges à Auxerre. Les traces de la première enceinte circulaire de défense du château sont encore visibles dans le parc. Des fouilles archéologiques ont été réalisées par l’INRAP dans la zone la plus humide du parc, au pied du château, au nord-ouest. Elles ont permis de déterminer l’enceinte et de s’assurer des moyens de défense alors mis en place. 

Traversé par une charmante rivière qui y prend sa source, le parc romantique du château de Pesselières, demeure des Maréchaux du comté de Sancerre du 14e au 18e siècle, offre au fil de la promenade sa collection d’arbres remarquables, un labyrinthe de charmilles, des jardins en création ainsi qu’un parcours au fil de l’eau dédié à la découverte de la faune et de la flore.

Sur le cadastre napoléonien - 1823, on peut noter qu’un miroir d’eau se trouvait à l’emplacement actuel du labyrinthe de charmes, au pied du château à l’est. De la seconde moitié du 19ème siècle remontent de nouveaux bosquets et quelques arbres isolés – cèdres du Liban et de l’Atlas, hêtres pourpres, ifs, magnolias, marronniers, tilleuls… Cependant, le projet de 1882 de Louis Cottin n’a pas été totalement réalisé puisque la rivière n’a été qu’en partie naturalisée. 

Au début du 21e siècle, après avoir été laissé à l’abandon durant cinquante ans, le château de Pesselières commence à retrouver une seconde jeunesse quand Pascal Fontanille le rachète en 2005. A l’époque, le parc occupe une superficie de 6,5 ha (contre 23 aujourd’hui). Le propriétaire a réussi à reconstituer 95% du parc historique, avec l’acquisition de terres boisées, du jardin clos, de la ferme et de la maison du jardinier. Un important travail de défrichage et de nettoyage est réalisé dans un premier temps, des travaux de restauration sont effectués sur le bâti. Plusieurs professionnels du paysage ont permis la mise en valeur du parc. Le paysagiste Benoît de Choulot a redéfini les bosquets du parc romantique, a eu l’idée du labyrinthe. Sur 4 ha, Patrice Taravella, avec l’aide de Natacha Guillaumot – qui a réalisé un inventaire de la flore, particulièrement en zone humide – a imaginé le futur jardin du parc. 

Depuis 2013, un potager-verger est visible au nord-est du parc.

 

Notre visite se déroulera à l’ombre des arbres : jardin contemporain réalisé par le propriétaire et Pascale Marcq, la grande allée bordée de topiaires de charmes et d’hêtres en alternance. Puis découverte du parc à travers l’allée de buis tricentenaires et regard sur le jardin clos du potager.

Une visite à Pesselières, c'est prendre le temps d'oublier le monde extérieur…