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Les jardins de Belgique - juin 2008

Le Domaine de Belœil est la résidence des Princes de Ligne depuis le 14ème siècle. Le parc couvre une superficie de 25 ha. Le jardin à la française, alternance harmonieuse d’eau et de verdure, d’ombre et de lumière, est entretenu avec le souci de respecter le dessin original qui date de 1664. On parle de Beloeil comme du Versailles belge.

© APJRC / Michèle QUENTIN

Il est à peine 6h30 du matin mais déjà le café de la porte de Saint-Cloud qui vient juste d’ouvrir est bondé. Le car arrive, tout le monde est là et c’est un plaisir de partir à l’heure. Car aujourd’hui, faire un voyage en car avec une quarantaine de personnes relève d’un profond sens mathématique… Il faut sans cesse compter: les kilomètres, les heures à circuler, les temps de conduite, les temps de pause, les horaires des jardins, les temps de visite et le nombre de participants à chaque montée et descente du car… mais cela laisse tellement de bons souvenirs…


PREMIER JOUR
Les jardins de Beloeil
Le Domaine de Belœil est la résidence des Princes de Ligne depuis le 14ème siècle. Le parc couvre une superficie de 25ha. Le jardin à la française, alternance harmonieuse d’eau et de verdure, d’ombre et de lumière, est entretenu avec le souci de respecter le dessin original qui date de 1664. On parle de Beloeil comme du Versailles belge.
Le château de Beloeil est implanté depuis huit siècles au milieu de ses douves, en terre du Hainaut. La vaste demeure seigneuriale des princes de Ligne a d’abord été une forteresse médiévale mais s’est transformée au fil des siècles en château de plaisance (n°21 sur le plan). Les Ligne s’installent définitivement à Beloeil au début du 15ème siècle. Les jardins sont conçus et réalisés par dix générations successives, entre 1515 et 1780. Mais c’est à partir de 1721 que le jardin prend sa forme réelle avec Claude Lamoral II qui reprend Beloeil en 1718. Il crée d’abord un potager avec son charmant pavillon de Pomone en 1738 (n°19 sur le plan), puis en 1741, le parc aux jeux est assaini en creusant des fossés. En 1749, la pièce d’eau est agrandie pour couvrir 6 ha, telle qu’on la découvre encore aujourd’hui. En 1766, Charles Joseph de Ligne entreprend de mettre les jardins au goût du jour, à la mode anglaise: il fait bâtir par Bélanger, architecte décorateur, le temple de Morphée; il aménage l’ile de Flore en forme de trèfle; puis, après 1786, fait construire la ruine et l’obélisque et agrémente toutes les chambres autour du grand bassin.
Nous sommes accueillis par le Prince Wauthier de Ligne qui nous fait tout d’abord admirer le plan du site: une perspective de 5 kms de long avec la pièce d’eau de 6 ha; 25 ha de jardins à la française. Les jardins sont entièrement clos de charmilles, 10 km en totalité, dont la taille varie de 80 cms à 6m de haut afin de créer des surprises et des vues inattendues. «Ici», dit-il «les perspectives vont dans tous les sens, on peut reposer son regard comme on peut le perdre».
Trois jardiniers travaillent à plein temps sur le domaine, désherbage et tontes régulières permettent aux 25 000 visiteurs annuels de déambuler dans les allées des jardins. La taille est effectuée une fois par an et commence début juin. Ces dernières années, de nombreuses haies ont été rabattues et nous remarquons que la pousse est très rapide. La grande promenade commence en longeant le parc à l’anglaise sur la droite qui ne se visite pas.
Un ruisseau appelé «Rieu d’Amour» parcourt tout le parc à la française. Les premières chambres dévoilent leurs fantaisies et portent des noms évocateurs: le Bassin aux Glaces, le Bassin des Dames et le Cloître (n°17, 16 et 15 sur le plan). Les haies sont composées d’essences utilisées classiquement au 18ème siècle, essentiellement de charmes; les grandes chambres vertes ordonnancées comportent desallées obliques permettant de superbes échappées.
Le Bassin des Glaces:jusqu’en 1925, on y sciait la glace pour la conserver dans une glacière située au-delà du potager, sous une grosse butte. Cette glace pouvait encore être utilisée en plein été.
Le Bassin des Dames ressemble plutôt à une cathédrale de verdure avec ses hautes arches de 8 m de haut. Le soutien de cette structure remarquable était composé à l’origine de grandes perches de noyer reliant les arcades entre-elles; des fonds européens en 1960 permirent la restauration complète de l’armature qui est maintenant en métal. Dès la fin du 18ème siècle, dans la partie nord du bassin, deux niveaux de profondeur permettaient aux dames de s’y baigner.
Le cloître, entouré de deux rangées de charmilles, rappelle les jardins d’abbayes.
Au delà, nous découvrons le Quinconce de hêtres pourpres, plantés en 1948, et la magnifique allée de chênes de 500m de long, plantée en 1950 par le grand-père de notre guide. Elle sépare les jardins classiques du grand verger-potager (5ha) et de l’Orangerie qui accueille aujourd’hui mariages, fêtes et séminaires. On pourrait se croire à Courances: un pont enjambe un long canal ; une cascade murmure avec éclat. Quelques arbres remarquables bordent l’Orangerie: Sophora japonica, Liriodendron tulipera et Liquidambar styraciflua.
Nous longeons à nouveau le Quinconce pour arriver au bout de la pièce d’eau et face à la grande perspective. «Mes ancêtres arrivaient par là» nous raconte le prince de Ligne en nous montrant les vestiges du pont tournant évoquant cette époque glorieuse. La pièce d’eau immense nous paraît carrée alors que sa longueur équivaut à 5 fois sa largeur.
Toujours par Bélanger, les dernières chambres sont autant de rappels à l’ordonnance des jardins et à la poésie évocatrice des sentiments humains. Les miroirs à l’eau calme contrastent avec les Sources et la Salle du grand diable (n° 7, 8 et 9 sur le plan). Le Rieu d’amour amène au bassin ovale (n°6 et 7 sur le plan ). L’allée du Doyen est bordée de charmilles hautes de 8m. Le champ de roses est devenu «vert» mais a gardé toutes ses proportions d’origine (n° 2 sur le plan); au début du siècle, 5 000 rosiers agrémentaient les massifs. La visite s’achève en traversant le boulingrin (n° 1 sur le plan) qui était autrefois utilisé comme théâtre.

Jardin de Kreftenbroeck
Etienne van Campenhout a acheté sa maison en 1980, au sud-ouest de Bruxelles. Cette jolie bâtisse du 14ème siècle jouxtait auparavant une pépinière. Le jardin exceptionnel de Kreftenbroeck fut aménagé à partir de 1981 par le propriétaire et le Baron van der Elst. «J’ai commencé le jardin tout de suite car l’aménagement d’un jardin prend du temps» s’exclame M. van Campenhout en nous recevant. Le premier jardin s’est développé autour de la maison: 1ha de jardins baroques, suite de petites chambres intimistes, jardins de fleurs et d’herbes, mixed-borders, topiaires délicatement sculptées, et une collection de roses anciennes et modernes disposées dans les massifs et dans la roseraie circulaire. Nous admirons ‘Souvenir de Rose Marie’ délicatement nacrée, ‘Dentelles de Bruxelles’ dont les petites fleurs roses disposées en grappe embaument et beaucoup de rosiers de l’obtenteur Lens que l’on trouve peu en France. Les plantes sont belles et en très bonne santé.
«Je suis un amateur qui a eu beaucoup de chance» nous répond notre guide. Le paysagiste Jacques Wirtz a contribué à structurer le jardin, et les nombreux buis taillés attestent de son savoir-faire. «C’est bien ce que je pensais, un jardin de collectionneur…» se serait-il exclamé en arrivant chez M. van Campenhout.
Un escalier à l’italienne bordé de conifères, arbres et arbustes persistants mène en haut du jardin. Les végétaux sont composés principalement d’espèces à floraison hivernale car c’est une promenade pratiquée essentiellement à cette saison. On arrive à un bassin carré au centre duquel un jet d’eau ruisselle sur des pierres. A l’arrière, Jacques Wirtz a dessiné une aire de transition avec le deuxième jardin: des demi-cercles concentriques en buis taillés amènent à la découverte de la vallée.
M. van Campenhout a aménagé un hectare en parc anglais autour d’un étang, afin d’y acclimater ses collections botaniques. Quelques temps après, il acquiert trois derniers hectares afin d’unir la vallée et la colline boisée et charge Jacques Wirtz, en 2000, de dessiner ce dernier jardin.
Il est étonnant de voir cette réalisation: une ligne sinueuse traverse la vallée, guirlande lyrique de buis qui fait office de lien végétal entre toutes les parties du parc. L’unité du domaine est ainsi réalisée, de façon très douce, et un tableau végétal se dévoile à nous. Dans ce pays où «le terrain est occupé», cette vaste étendue verte revêt un aspect pastoral et luxueux avec les moutons noirs et blancs qui paissent tranquillement alors que les courbes allongées de la haie amènent le regard vers des zones végétales élaborées. Jacques Wirtz a réalisé ainsi un véritable modelage du paysage, tout en gardant une grande sobriété dans son dessin.
Nous empruntons le chemin du haut pour faire le tour de l’arboretum. Les espèces se retrouvent souvent par groupes, nous admirons notamment Tilia mongilica, T. kiusiana et T.americana mais aussi de nombreux chênes dont un très beau Quercus libani. Les allées sont impeccablement tondues et bordées de part et d’autre de massifs de symphorine (taillés deux fois par an) et d’herbes sauvages, en alternance, diversifiant ainsi la promenade. Ici, la terre est sableuse, alors qu’elle est argileuse dans le bas de la vallée. Un imposant Oxydendrum arboreum se couvrira en août-septembre de nombreuses fleurs blanches en forme de pagode chinoise.
Plus loin, un Tilia mongolica présente d’énormes feuilles et voisine un très beau Tilia henryana.
Près de l’eau qui coule au fond de la vallée, nous remarquons un exceptionnel Liriodendron sinensis et des Pterostyrax hispida plantés en groupes. La croissance et la vitalité des sujets de l’arboretum est étonnante car la majorité des plantes profitent du climat humide de cette région. de la vallée, son toit végétalisé est recouvert de sédums variés. Nous apercevons quelques maisons voisines, qui s’intègrent dans le domaine et semblent se fondre dans le paysage boisé.
Et l’on aperçoit toujours la ligne serpentine de la haie taillée sur son tapis vert.

Jardin de la Baronne del Marmol
Ce vieux jardin laissé à l‘abandon a été redessiné en 2001 par Augustin et Marie d’Ursel pour recréer un espace dont chaque parcelle conviendrait aux besoins de cette famille nombreuse. A côté du tennis et de l’aire de jeux, la maîtresse des lieux a su se préserver des endroits et laisser libre cours à sa passion des jardins héritée de ses parents. Le potager et la roseraie en sont une illustration: les rosiers, beaucoup d’anglais, sont mélangés aux vivaces. Une large plante-bande est composée de nombreux rosiers, pivoines et géraniums vivaces.
Dans le verger, les arbres fruitiers sont ceints de carrés de ciboulette: heureux mélange.
Une autre idée originale: le terrain de tennis est caché par des fruitiers palissés sur le grillage.
Un sous-bois occupe le fond du jardin. De nombreux arbustes ont été choisis en fonction de l’intérêt qu’ils offrent aux différentes saisons. De retour vers la maison, le jardin devient plus formelavec des bordures de buis taillés, des vivaces et des rosiers dont le ravissant «Marie Pavie»


DEUXIEME JOUR
Jardin de Court Saint-Etienne
Dans le village, le château est entouré d’un parc paysager et forestier, situé dans un superbe site vallonné. Créé par le Général Goblet d’Alviella, transformé ensuite par le Comte Eugène Goblet selon un plan de l’architecte Vander Swaelmen père, le domaine a été légèrement remanié dans les années 70 par l’architecte des jardins Jules Buyssens. Ce domaine classé de 30 ha possède une collection dendrologique remarquable. Les étangs et les trois rivières qui le traversent, ainsi que le doux vallonnement lui donnent un charme incontestable.
La Comtesse Richard Goblet d’Alviella nous accueille et nous guidera tout au long de la visite. «Lorsque je me suis installée avec ma famille dans la propriété» nous explique-t-elle «ma première priorité a été de m’occuper de mes enfants et de la maison». Elle s’est ensuite occupée de remanier le jardin derrière la maison et redonner une autre vie au grand potager. D’une superficie d’un hectare, ce dernier est clos de murs, traversé par une allée de poiriers palissés. Une grande composition marque l’entrée dans le jardin: c’est le papillon géant, composé de cinq variétés différentes de buis, que l’on peut contempler de haut.
La passion de la propriétaire pour les jardins et les buis - Véronique Goblet d’Alviella est vice-présidente de l’Association française pour l’Art topiaire et le buis - se retrouve à chaque pas et nous pourrons observer une grande diversité d’espèces de buis. Ici également, les arbres fruitiers du verger sont entourés de carrés de lavandes et de nigelles, du plus bel effet. Les parcelles du potager sont agrémentées de fleurs et bordées de buis d’espèces différentes.
Un jardinier est employé à plein temps, aidé en pleine saison. La «maladie du buis» a atteint quelques pieds: la solution employée est de les arracher et de renouveler la terre avant de nouvelles plantations.
Devant la maison, l’espace a été complètement remanié par la propriétaire: un large escalier extérieur à double révolution se pose sur une terrasse bordée de Parrotia persica sur tiges dont les couleurs automnales doivent illuminer l’endroit à cette saison.
Nous nous dirigeons vers le parc pour une grande promenade. Le parc paysager a été admirablement bien dessiné et profite des avantages du site: un vallonnement doux, la présence de l’eau et le climat qui permet aux diverses essences plantées de prendre des proportions imposantes et majestueuses. La Comtesse veille à entretenir ce lieu constamment et ajoute des touches personnelles en harmonie avec l’endroit La remontée vers le château permet d’embrasser la perspective qui semble se prolonger jusqu’à l’infini.

Jardin de Mellery
A quelques kilomètres de Court Saint-Etienne, le Baron et la Baronne Donald-Marc Fallon possèdent un étonnant jardin. C’est la première fois qu’ils accueillent un groupe et nous sommes très gâtés…
Achetée en 2001, la propriété de 20 ha jouxte une réserve naturelle d’anciennes sablières. Le jardin très formel et classique autour de la maison évolue vers une conception plus naturelle à mesure que nous avançons dans la promenade. De nombreuses digitales agrémentent les sous-bois et la maîtresse des lieux ne cesse de planter des variétés diverses d’arbres, d’arbustes et de vivaces en essayant de garder l’atmosphère originale champêtre. Au fond de la propriété, un petit sentier abrupt permet de découvrir soudain un immense étang naturel que l’on ne peut imaginer du contrebas.
Contraste étonnant avec le jardin classique devant la maison. Un bassin carré ceint de Lonicera nitida taillés est agrémenté de grands pots italiens plantés d’Erigeron karvinskianus . Les allées de buis taillés délimitent des carrés plantés d’une étonnante profusion de plantes fleuries. Au pied des murs, hydrangeas, rosiers et plantes grimpantes se développent avec vigueur. Une fois de plus, l’harmonie des couleurs est un élément important de la vision des jardins que nous avons visités en Belgique. La recherche de variétés peu connues nous donne une leçon d’humilité et active notre curiosité. Le groupe s’éparpille entre les massifs, les blocs notes se remplissent d’informations utiles et d’idées nouvelles.
Le plaisir est dans le jardin mais également dans les serres, bâtiments et fabriques qui agrémentent la propriété et apportent une grande touche de raffinement.
En contrebas de la maison, un étang canal de 300m de long est planté d’essences de terrain humide et de nombreux hydrangeas bleus dont la couleur reprend celle des rayures verticales blanches et bleues peintes sur les pans du grand pavillon octogonal du 18ème siècle.

Jardin d’Herkenrode et arboretum de Wespelaar
Le domaine possède une des plus riches collections botaniques privées de plantes ligneuses d’Europe. En 1780, le domaine était déjà classé comme l’un des plus anciens parcs paysagers de Belgique. Le parc paysager d’Herkenrode se compose actuellement de 10 hectares de jardin et de 15 hectares d’arboretum en développement. Un jardin régulier en style de potager a été dessiné par l’architecte-paysagiste Jacques Wirtz en 1979, aux abords de la maison. Celle-ci a été construite en 1964 en style 18ème mosan par l’architecte Francis Bonaert.
Les collections botaniques sont réparties sur l’ensemble du parc paysager, en parcelles mixtes combinant plantes vivaces, arbustes et arbres. Le tracé du parc 18ème reste bien visible avec son étang et son île reliée à la terre ferme par un pont en fer forgé de 1930.
Jouxtant le domaine initial, l’arboretum de Wespelaar abrite les nouvelles collections sur 15 ha.
Grand amateur et expert en dendrologie, président de la Société Belge de Dendrologie, le propriétaire actuel, le Vicomte Philippe de Spoelberch, après de grands travaux d’aménagement, a planté ces quarante dernières années plus de 10 000 arbres et arbustes, choisis selon ses goûts esthétiques et avec la plus grande attention botanique. La recherche de plantes méconnues est également privilégiée.
Depuis 2005, la Fondation Arboretum Wespelaar assure la gestion des nouvelles collections botaniques. L’arboretum est une collection privée de renommée mondiale, avec plus de 3 000 variétés différentes présentées: des collections de rhododendrons, 800 variétés, d’Acer, 240 variétés, de magnolias, 290 variétés, de Cornus, 50 variétés, Styrax, Stewartia….
L’inventaire précis des taxons est constamment mis à jour informatiquement. Un catalogue répertoire est édité chaque année pour les amateurs et les visiteurs de l’arboretum.
Deux jardiniers à plein temps et un à mi-temps sont chargés de l’entretien du domaine, une entreprise vient tondre les gazons. Le sol est homogène, au Ph plutôt acide mais arrive à 7,8 aux abords de la maison. En revanche, le Ph est de 5 dans la partie boisée, certains endroits descendent à 3,5, seuls y poussent quelques érables japonais qui résistent et offrent de magnifiques couleurs automnales.
Les deux guides qui nous accompagnent, Herlinke de Jaeck et Anne Meitner, nous feront profiter tout l’après-midi de leur bonne connaissance de l’endroit et de leurs compétences botaniques.
Herkenrode et Wespelaar ne se racontent pas, ils se visitent!
La partie ancienne est plus formelle et des haies bordent les allées. Mais Philippe de Spoelberch les fait tailler à 60 cms afin que le port des arbres reste naturel et ne soit pas modifié. La diversité et la richesse botanique sont telles qu’il faudrait plusieurs jours pour observer tous les sujets. Voici donc quelques notes sur quelques-uns des très beaux taxons que nous avons pu observer :
- Malus transitoria à petites feuilles
- Magnolia salicifolia au port ressemblant à un Nyssa chinensis
- Sapium japonicum à la jolie feuille verte, floraison érigée jaune en fins épis (Japon)
- Parrotiopsis jacquemontiana originaire de l’Himalaya
- Sorbus caleunera à la pousse juvénile pourpre et la floraison précoce
- Magnolia x wienerli , un hybride de M. obovata et M.sieboldii
- Tilia oliveri
- Sorbus sargentiana aux magnifiques couleurs automnales
- Viburnum plicatum ‘Cascade’ une très belle sélection
- Cercidiphyllum japonicum: dans son aire d’origine, en climat continental, il se présente avec un gros tronc unique. En Belgique, les sujets sont souvent à plusieurs troncs car le gel arrive tardivement
- Cornus kousa chinensis
- Viburnum plicatum f. tomentosum ‘Pink Beauty’
- Cornus kousa VPL 84003 un exceptionnel sujet dont les fleurs en fin de floraison prennent une douce couleur rosée
L’étiquette sur chaque plante a un code précis: il y d’abord le nom scientifique de la plante puis un code source à trois lettres pour la provenance: exemple VPL est le code d’un pépiniériste spécialisé de Boskoop, WLD signifie issu de la nature etc …
Les cinq derniers chiffres sont à séparer: les deux premiers représentent l’année de plantation: 84 = 1984 et les trois derniers l’ordre de plantation: 003 = c’est le troisième sujet planté au cours de l’année 1984.
- Gymnocladius dioica
- Cornus kousa ‘Satomi’ taxon planté en 1987. Les fleurs exposées au soleil sont rose foncé et celles de la base blanches
- Fagus engleriana au feuillage glauque
- Au Japon, le Trochodendron aralioides pousse naturellement sous les cryptomerias. Ici, il a été planté et placé de la même façon
- Nous remarquons un Prunus lusitanica de taille exceptionnelle
Notre guide nous donne un bref cours de reconnaissance par notre guide au sujet des érables japonais: les Acer palmatum présentent 7folioles très découpés, les Acer japonicum ont toujours un nombre de folioles plus important, souvent moins découpés, les fleurs et les fruits pendent. L’Acer shirasawanum présente les caractéristiques d’un Acer japonicum mais les fleurs et les fruits sont dressés. Les couleurs d’automne sont exceptionnelles.
Deutzia scabra ‘Candidissima’
Magnolia salicifolia ‘Concolor’ typique par les pousses rouges de ses jeunes feuilles
Oxydendrum arboreum qui revêt de magnifiques couleurs à l’automne et un rare Acer erianthum
Stewartia malacodendron, espèce d’Amérique du Nord se plaisant à mi-ombre, la seule dont les fleurs blanches présentent des étamines rouges.


DERNIER JOUR
Les jardins de Hex – Journée des plantes
Le parc a été aménagé en même temps que le château au 18ème siècle, c’est l’un des premiers parc à l’anglaise créé à cette époque en Belgique. Les jardins à la française entourent le château alors que le potager est établi en contrebas d’un haut mur de soutènement et bénéficie d’une exposition idéale. Le mur est surplombé d’une longue balustrade longée d’un sentier et d’un alignement de tilleuls.
Le domaine appartient au frère de la Comtesse Barbara de Nicolay, propriétaire du château du Lude dans la Sarthe et qui a contribué à l’élaboration de ce voyage en Belgique. Barbara est une jardinière talentueuse dont la passion des jardins et des roses est héritée de sa mère. La Comtesse d’Ursel a réalisé dans les années ’70 un jardin exceptionnel de roses anciennes à Hex. Depuis, il ne cesse de s’enrichir et l’on peut admirer plus de 500 variétés différentes. La collection des roses anciennes est l’une des plus intéressantes de Belgique. De nombreuses variétés sont représentées, comme les roses Centifolia et Bourbon, Hybrid Perpetuals, roses de Damas, Gallica and Alba, Floribunda, Polyanthas wichuriana, rosiers couvre-sols. Dans les jardins à la française, un étonnant jardin chinois abrite un bouddha monumental. En contrebas, le potager s’étend sur toute la largeur de l’allée aux tilleuls et c’est une bien agréable promenade qui nous est proposée.
Aujourd’hui, c’est l’effervescence au château car se déroulent les journées des plantes rares et des roses. Chaque année, les jardins d’Hex sont ouverts au public lors du second week-end de juin pour cette traditionnelle fête. Des pépiniéristes spécialisés sont disséminés dans le parc et dans les écuries, l’ambiance est décontractée et conviviale, mais ne nous trompons pas, les exposants proposent souvent des raretés et prodiguent d’excellents conseils. C’est le moment que nous attendions car la passion des jardins comporte l’élément «chine». La fin de journée arrive vite et nous repartons vers la France, assouvis d’images de beaux jardins.

Lors du Palmarès du Prix P.J. Redouté remis au Château du Lude le 31 mai 2008, le Prix Mémoire a été attribué à l’ouvrage «Hex, la genèse d’un jardin princier» de Chris De Maegd éditions Fonds Mercator.