© APJRC / Michèle QUENTIN
Organisé par l’agence Mondes et Merveilles, ce voyage idyllique a failli prendre des allures de cauchemar….. L’éruption du volcan islandais provoque à l’époque une pagaille mémorable dans les transports aériens. Une cellule de crise s’est installée et l’APJRC a mis en place un réseau téléphonique avec ses adhérents en partance et… en souffrance. Parallèlement, Pierre de Filippis et son équipe essayaient de gérer au mieux cette situation inédite.
Orly – jeudi 22 avril 5h30 : toute le monde est là, l’attente au guichet de l’aéroport est longue mais nous embarquons, dans un avion bondé. Nous apprendrons par la suite que le vol suivant pour Rome a été annulé… Arrivée à Rome à l’heure, tout serait parfait s’il ne manquait une valise…. Mais nous sommes en Italie et ravis de pouvoir enfin découvrir les admirables jardins du Latium. Notre voyage débute par des visites près de Viterbe au nord de Rome, puis des sites de Tivoli, pour se terminer par des visites de jardins au sud de Rome. Nous passons deux nuits à Civita Castellana dans un hôtel de charme installé dans un ancien palais et une nuit dans un hôtel de Frascati dominant Rome.
Ces quelques lignes vous permettent de nous accompagner dans ce voyage riche en connotations historiques, où le caractère des individus marque de leur empreinte les jardins dans ce XVIe siècle étonnant de la fin de la Renaissance italienne.
Château Orsini (Vasanello)
Le château du XIIIe siècle se dresse en défense du territoire à l’entrée du bourg de Vasanello. Orso Orsini en 1285 construit le donjon ; il garde le domaine seulement quatre ans, qui passe ensuite à d’autres familles. Au cours de la seconde moitié du XVe siècle, le château redevient propriété des Orsini qui le transforment en une demeure seigneuriale, en décorant de fresques les plafonds à caissons et les frises avec des armoiries et des symboles héraldiques qui célèbrent leurs mariages avec d’autres importantes familles nobles.
Adriana Milla, épouse de Ludovico Orsini et cousine espagnole du Pape Alexandre VI Borgia, séjourne au château avec sa bru Giulia Farnese et la jeune Lucrezia Borgia. Giulia Farnese, surnommée «la Belle», épouse Orsino Orsini en 1489 et sera la maîtresse du Pape Alexandre VI Borgia.
Le château passe ensuite à la famille Della Rovere (avec comme blason l’emblème du chêne), puis aux Colonna, aux Barberini et depuis un siècle aux Misciattelli, propriétaires actuels.
Une longue tradition de céramistes est liée au village, une loi empêchait autrefois les céramistes de Vasanello d’émigrer, afin de garder les secrets.
C’est la propriétaire actuelle qui nous reçoit et nous guidera durant toute notre visite. Dans le pavillon à l’ouest du château, une grande terrasse surplombe un superbe paysage, bordé au sud par l’ancien campanile. En contrebas, la Comtesse a reconstitué un jardin d’inspiration médiévale à partir de documents littéraires et iconographiques du Moyen-Age.
Plusieurs terrasses divisées en carrés rappellent les plans de l’Abbaye de Saint-Gall et les plantes sont extraites de la liste du Capitulaire De Villis de Charlemagne.
Jardins de la villa Farnèse (Caprarola)
A l’origine se trouvait un château fortifié appartenant à la famille Farnèse et dominant le petit village de Caprarola dans le Viterbe. En 1559, le cardinal Alexandre Farnèse maintient le plan pentagonal du nouveau palais en construction et en confie la direction à l’architecte Vignole. Le site se transforme en un imposant palais qui devient ensuite la résidence estivale du cardinal et de sa cour.
Vu de la terrasse extérieure, le village se scinde en deux, offrant une longue perspective. Les murs intérieurs du palais sont peints à fresques, avec un raffinement des détails et de nombreux rappels symboliques, allégorie à la gloire de la célèbre famille. Un magnifique escalier hélicoïdal amène au premier étage où se trouvent les pièces utilisées par le Cardinal, dont l’étonnante salle des Cartes Géographiques.
Les jardins en terrasses sont un splendide exemple de jardin à l’italienne de la Renaissance tardive. Les travaux s’échelonnent de 1565 à 1630, sous la direction de Giacomo de la Duca Girolamo Rainaldi. Les différents jardins de réalisation audacieuse s’étagent sur plusieurs niveaux à l’arrière du palais, le plus élevé se trouvant à plus de 600 mètres.
L’eau parcourt et lie les mondes minéral et végétal pour se déverser dans les bassins du jardin en jeux d’eau musicaux, une eau bruyante, carillonnante, vibrante ou sereine, orchestre magique jouant pour chaque spectateur.
Durant ce voyage, nous pourrons apprécier l’extraordinaire diversité des jeux d’eau et la maîtrise de cet élément par les architectes des jardins italiens. Nous serons surpris, étonnés, enchantés et rêverons d’avoir dans notre jardin un petit bout d’Italie.
Le 'Bosco Sacro' du palais Orsini (Bomarzo)
En 1552, le prince Orsini, follement amoureux, fit réaliser cet ensemble monumental, tel un labyrinthe de symboles… Le site fut abandonné durant de nombreuses années. Aujourd’hui, il est restauré et accueille une foule de visiteurs.
Comment qualifier cet endroit unique dans son genre, un ensemble artistique qui a inspiré de nombreux peintres, poètes et dont les symboles restent parfois inexpliqués ?
Un portail surmonté des armoiries de la famille Orsini nous invite à entrer dans un univers chimérique peuplé de monstres. Deux sphinx indiquent un chemin qui nous guide vers des sculptures étranges et monumentales aux aguets, enfouies dans une nature sauvage. Les sentiers escarpés sont enveloppés dans un silence profond et nous portent de surprises en surprises.
Le parc de Bomarzo, situé sur l’autre versant de la demeure du prince Vicenzo Orsini, est composé d’une statuaire fantastique et reflète le projet d’un homme voulant créer un jardin « uniquement pour épancher son âme ».
Elément d’acceptation, la nature est au delà des désirs de l’être humain. L’eau est partout, purificatrice, vitale pour la santé mentale et physique, régénératrice, essentielle à toute vie humaine.
Dans ce « bois », nous nous interrogeons sur les nombreuses représentations des dieux anciens, de Protée et Glaucos. Nous sommes également fortement impressionnés par La lutte entre géants : Hercule debout en train d’écarteler Cacus ? ou serait-ce un épisode du « Roland furieux » de L’Arioste ?
Les sculptures monumentales sont taillées dans d’énormes blocs de roches originelles du terrain. Les scènes symboliques se succèdent, parfois en groupe comme la Grande Tortue soutenant sur sa carapace une sphère surmontée d’une victoire ailée. Le « doute » est illustré par des formes artistiques torturées, reflétant l’esprit de l’époque.
Charmés par la nymphe endormie, alanguie sur un lit de verdure, nos sens se réveillent devant l’énorme tête d’homme, pétrifiée dans un cri d’épouvante. Il symbolise l’entrée du monde souterrain mais à l’intérieur on découvre une table et un banc de pierre pour « accueillir » le visiteur.
Et que dire de la gigantesque Echidna, femme et serpent à la fois dans la mythologie grecque, dont la position écartelée suggestive et effrayante trouble certains d’entre nous ? Le calme revient à la fin de la visite, dans la clairière qui abrite le temple, dernière création du prince Orsini, en mémoire de sa seconde épouse.
Jardins du Château Ruspoli (Vignanello)
Les origines de la famille Marescotti sont très anciennes. Mais ils n’arrivent à Vignanello qu’au milieu du XVIe siècle, quand Sforza Marescotti épouse Ortensia Farnèse Baglioni qui apporte le domaine dans sa dot. Au XVIIe siècle, la famille prend le nom de Ruspoli pour éviter que le nom de Vittoria Ruspoli, épouse du 4ème comte de Vignanello et unique descendante de sa famille, ne disparaisse. Un imposant arbre généalogique nous retrace l’histoire de cette grande famille.
Le jardin du Castello Ruspoli est représentatif des jardins à l’italienne de la Renaissance par sa géométrie et son absence de fleurs. Imaginé par Ottavia Orsini en 1510, le jardin suspendu qui s’offre dans sa totalité des fenêtres du château, est un belvédère spécialement construit côté cour du château et accessible par un petit pont.
Au centre de certains parterres de buis s’inscrivent des broderies aux initiales des enfants d’Ottavia. Caché en contrebas d’un haut mur, accessible par un seul petit escalier tout au bout du jardin des topiaires, le jardin secret domine la ville en contrebas.
Une fois n’est pas coutume, mais, à la demande générale, il fallait absolument que figure la recette de ces délicieux petits gâteaux au chocolat qui ont fait le bonheur de tous au déjeuner. Voici le secret des Cruchi di Vignallelo, littéralement «Douceur de Vignallelo »…
3 oeufs
200 grs de chocolat amer en poudre
200 grs de sucre
200 grs de noisettes grillées concassées (il faut à ce sujet rappeler que la région de Viterbe est le berceau de la culture des noisetiers)
Mélanger le tout, faire des petits tas et cuire 10mns dans un four à 180°.
Pour continuer dans un registre ludique, il ne faut pas oublier de mentionner que les adhérents de l’APJRC ont particulièrement apprécié la cuisine locale et les nombreux vins proposés… Le plus difficile, après un voyage réussi, étant de réitérer l’opération dans les mêmes conditions !
Jardins de la Villa Lante (Bagnaia)
Située non loin du Palais Ruspoli, dans les Monts Cimini, la Villa Lante est un chef d’oeuvre en matière d’art des jardins de la seconde moitié du XVIe siècle. Le nom vient de la famille Lante della Rovere, qui l’a habitée de 1656 à 1953. On doit la Villa Lante à deux évêques de Viterbe qui se sont succédés sur le trône épiscopal de la ville, Gian Francesco Gambara
puis Alessandro Montalto. Gambara a fait appel au grand architecte de son temps, Vignole, pour réaliser cette oeuvre majeure, véritable chemin initiatique et prouesse hydraulique.
Les jardins, attenants à la ville, sont clos de murs et entourés d’un parc boisé. Fontaines, vasques, cascades et jeux d’eau constituent l’intérêt majeur de ce site, de taille relativement petite mais dont le charme et le raffinement sont affirmés.
L’espace est organisé selon un plan central, symétrique et réparti sur trois terrasses. Des parterres de buis dessinent des broderies complexes reprenant la symbolique du lieu. L’axe principal est dessiné par l’eau qui coule de la fontaine du Déluge pour alimenter la fontaine octogonale des dauphins.
Elle redescend alors par l’étonnante chaîne d’eau « aux pinces d’écrevisses » pour
ressurgir à la fontaine des géants, traverse calmement la table de pierre pour rejaillir par la fontaine des Lumières et finit dans le grand bassin de la fontaine des Maures.
Le cardinal Gambara a chargé Vignole, un des grands architectes du XVIe siècle italien de concevoir un jardin pour la promenade, le plaisir des sens, les rêveries mais aussi la fraîcheur des repas ombragés, comme cette grande table de pierre qui servait à rafraîchir les bouteilles...
Centro Botanica Moutan (Bagnaia)
Un coin de Chine en plein Latium… Situé au pied des montagnes Cimini au nord de Rome, ce domaine de 15 hectares est entièrement dévolu à la culture des pivoines essentiellement arbustives. Plus de 150 000 plants de 600 variétés différentes, une collection unique avec des spécimens très rares appartenant à différentes espèces botaniques et des hybrides naturels.
Le Moutan nom vient du terme «Dan Mou» ou «Pivoine de l’arbre» en chinois et il a été choisi comme nom pour ce centre fondé en 1993 après de nombreuses années de passion pour les pivoines. L’idée initiale de créer un jardin monothématique entourant une résidence privée s’est progressivement transformée en un désir d’étudier les variétés et les espèces de pivoines arbustives chinoises existantes, à leur recherche dans les régions les plus reculées de l’Asie et leur importation en Europe afin de les rassembler dans cet endroit étonnant.
C’est la pleine floraison, la colline est recouverte d’une myriade de fleurs épanouies aux coloris délicats ou vaporeux.
Jardins de la Villa d'Este (Tivoli)
La Villa d’Este est un chef-d’oeuvre de l’architecture italienne et de l’aménagement de jardins. Par sa conception novatrice et l’ingéniosité des ouvrages architecturaux de son jardin (fontaines, bassins, jardins d’eaux bruissantes, tonitruantes, chantantes), c’est un exemple incomparable de jardin italien du XVIe siècle.
Située dans la ville de Tivoli près de Rome, la Villa d’Este, un des premiers « giardini delle meraviglie » (jardin des merveilles), qui a servi très tôt de modèle pour le développement des jardins en Europe et est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2001. Sur un site très escarpé, en double pente, Le cardinal Hippolyte d’Este fit aménager vers 1565 des jardins maniéristes, une réduction symbolique et sophistiquée du territoire à l’intérieur du site par un gigantesque travail de terrassement et de construction.
Le cardinal se prend du besoin de redessiner, de recréer le monde. Des structures hydrauliques, bassins, fontaines, orgue, font de ces jardins un spectaculaire jeu d’eau qui met en scène de façon très particulière un parcours initiatique complexe, reflet des réflexions et des espoirs du commanditaire.
Aujourd’hui, malgré les récentes restaurations, la végétation ne permet pas de retrouver intégralement la vision première de ces jardins.
Jardins de la Villa Gregoriana (Tivoli)
Situé dans les gorges de l’Aniene et dominé par les temples de Vesta et d’Hercule, ce parc fut aménagé au milieu du XIXe siècle. Dès le début, le site connait un grand engouement et devient une source d’inspiration des artistes du « Grand Tour ». Récemment restauré par l’état italien qui en a confié la gestion au F.A.I. (Fondo per l’Ambiente Italiano), ce parc est avant tout un site exceptionnel aménagé en un parcours escarpé et enchanteur avec des ruines romaines, des cascades et des grottes.
Villa Adriana (Tivoli)
Merci à Pierre de Filippis qui, par son organisation parfaite, a pu nous permettre de découvrir en plus ce site exceptionnel qui occupe une surface de 120 hectares, pour un périmètre actuel visitable de 40 hectares. La Villa Adriana est une villa antique bâtie par l’empereur romain Hadrien au IIe siècle après JC qui décide de construire une monumentale résidence impériale à l’écart de Rome, sur un plateau situé sur les pentes des monts Tiburtins. La zone comprend de nombreuses carrières pour alimenter les travaux et est approvisionnée en eau par quatre aqueducs, élément crucial pour les impressionnants thermes romains et les nombreuses fontaines.
La ville se développe suivant un plan précis et sophistiqué et les vestiges permettent de découvrir des constructions étonnantes comme le Théâtre maritime, de formation ronde et entouré d’eau, les Thermes et les Bibliothèques.
Spectaculaire est le Canope, construit à la mémoire d’Antinoüs, l’amant d’Hadrien. Il s’agit d’un édifice thermal creusé au fond d’une petite vallée et qui mène à un grand édifice dominé par une monumentale niche. Un long canal de 119 m sur 18 m était autrefois entièrement bordé de colonnes et de statues antiques. Au sud du canal, un bassin flanqué de deux groupes de chambres est terminé par quatre colonnes qui soutiennent une corniche. Le fond de la vallée est fermé par un grand nymphée, prolongé par un long couloir couvert d’une voûte en berceau et terminé par une abside. Le tout était agrémenté d’un système complexe de fontaines. Au fond du couloir, l’eau formait une cascade qui, de bassin en bassin, finissait dans le Canope.
Jardins de Ninfa (Sermonetta)
Ninfa est situé à une soixantaine de kilomètres au sud-est de Rome, le jardin fut planté par la famille Caetani dans les années 1920 parmi les ruines d’une cité médiévale prospère du VIIIe au XIVe siècles. En 1921, Gelasio Caetani entreprend de remettre les terres en état et de restaurer le château de ses ancêtres, aidé de sa mère puis de son frère et sa femme.
La fille de ces derniers épouse un anglais et mène à son apogée la restauration du lieu.
Sans héritier, elle créée une fondation pour la sauvegarde du parc qui, aujourd’hui, est une visite incontournable pour les amateurs de jardins. Le parc de Ninfa jouit d’un micro-climat particulier qui permet l’acclimatation d’espèces botaniques rares et variées. La montagne protège le parc au nord et un barrage retient l’eau pour créer un lac en forme de demi-lune et
une rivière qui traverse le jardin dans toute sa longueur. On se croirait dans un jardin anglais avec de grands massifs et des scènes intimistes. C’est aussi le paradis des oiseaux et de nombreuses espèces sont recensées.
Beaucoup d’arbustes sont en fleurs et les rosiers grimpants nous gratifient d’imposantes cascades colorées. Les points d’eau sont plantés avec charme et offrent un cadre idyllique et reposant. On oublie vite, dans cette atmosphère douce et fraiche, que l’Italie est un pays d’ardent soleil ! Les amateurs de botanique se réjouissent également car le parc de Ninfa recèle de rares et beaux spécimens d’arbres et arbustes. On raconte même qu’Arnold Hillier, grand ami et fournisseur de la famille, en a profité pour faire de nombreux essais à Ninfa…
Jardins de la Villa Landriana (Bagnaia)
Situés à 35 km au sud de Rome, non loin de la mer, les jardins de la Villa Landriana sont la création de la Marquise Taverna dans les années 1960/90. La Marquise a fait appel aux conseils du célèbre paysagiste anglais Russell Page. La visite est guidée. On découvre d’abord la grande bordure grise, le jardin des orangers, le pré bleu, le bassin espagnol, puis d’autres jardins qui nous mènent à la vallée des roses anciennes avec le lac en contrebas de la propriété.
La caractéristique du jardin est d’être divisé dans sa première partie en chambres imaginées par Russell Page comme une suite de jardins intimistes, dans lesquelles le paysagiste a appliqué ses principes personnels. A l’époque, Russel Page s’occupait du jardin des Sanminiatelli à San Liberato. Il arrive à la Landriana en 1967 et décide de donner au jardin une structure très forte et bien dessinée afin de mettre en valeur les nombreuses plantes déjà introduites par la propriétaire. Russell Page subdivise le grand jardin en espaces géométriques soulignés de haies et de chemins pavés. Si beaucoup de plantes, en culture à l’époque, ont disparues, l’organisation des espaces a résisté au temps, et a été déterminante pour l’agrandissement du site. Le prolongement du jardin se fait le long du flanc de la colline par un perron rectiligne, appelé le Boulevard Blanc, qui descend vers la zone inférieure paysagère et le lac artificiel.
Une troisième phase d’aménagement est décidée par la Marquise au début des années 1980. Ambiance méditerranéenne et jeux de taille des végétaux avec la création de la Vallée des roses et du Jardin des oliviers. On retrouve les principes des grandes masses végétales aux couleurs harmonieuses, des couvre-sols abondants, des chemins pavés ou enherbés.
Aujourd’hui, les lieux sont la mémoire poétique et l’héritage des rêves de la Marquise disparue. Le jardin est ouvert régulièrement à la visite et une grande fête des plantes est organisée deux fois par an dans le vieux verger.
Si la situation géographique des jardins et la présence de sources abondantes permettait d’utiliser l’eau en jeux multiples et sophistiqués, il ne faut pas oublier que ces jardins que nous venons d’évoquer (Bomarzo, Villa Lante, Villa d’Este …) ne sont pas simplement des jardins de plaisir mais surtout des jardins « pour signifier ». Leur représentation est une synthèse de la pensée de ce siècle et une évocation des aspirations du commanditaire. Ce sont des jardins initiatiques dans un monde fantastique où d’étape en étape, chaque élément permet de construire l’imaginaire du créateur et d’en découvrir les facettes complexes.
Il faut suivre le chemin jusqu’à la fin de parcours pour en saisir sa véritable portée et son sens profond.
Merci à Mme S. Cros et M. Berthier pour leurs photos.
Merci à Mary Buisson, de l'Association des parcs Botaniques de France, pour ses renseignements complémentaires sur Ninfa