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" Jardins au naturel " Une journée autour de Meung-sur-Loire - juin 2006

Durant cette journée, nous avons eu le plaisir de visiter des jardins montrant de nombreuses espèces botaniques et horticoles.

© APJRC / Michèle QUENTIN

Le conservatoire d’Ilex
Histoire d’une passion
L’arboretum des Prés des Culands fut créé en 1987 par Pierre Paris, passionné par le genre Ilex, nom botanique du houx. La collection est reconnue Collection Nationale par le C.C.V.S. (Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées) depuis 1991, par la Holly Society of America depuis 1999.
Le parc paysager de 2 ha a reçu le label Jardin Remarquable par le Ministère de la Culture et de la Communication en 2004.

L’endroit est étonnant, au biotope frais et humide. Ce terrain de marécages, aménagé par les moines cisterciens, servait autrefois à la culture du chanvre - pas moins de 38 moulins ont existé dans ces lieux – Les ilôts de terre sont parcourus par les Mauves - qui veut dire rivières lentes - et reliés entre eux par des ponts de bois.
Lors de l’acquisition du terrain, Pierre Paris et sa famille modèle le futur jardin alors complètement en friche sans aucune intervention mécanique ni traitement ni engrais chimique. Depuis 1988, les Ilex sont placés dans un environnement paysager, « mulchés » et destinés à être mis en valeur comme plantes d’agrément. De nombreux autres végétaux rehaussent la collection et permettent d’attrayantes mises en scène. Un soin tout particulier est apporté au respect de l’environnement.

Les chemins sont recouvert de bidim, de moquette, de plastique noir et d’une épaisse couche de sciure pour éviter les ondes de choc causées par la marche des promeneurs, souci ultime de perfection qui nous empêche moralement tout au long de notre visite de mettre un pied en dehors du circuit.

Ce que l’on a appris !
- Les houx sont très résistants, assez accommodants quant à la nature du terrain mais ne supportent pas un excès d’eau.
- Il y a beaucoup de houx sans épines et de nombreuses variétés à feuilles caduques ou semi-caduques, peu utilisés dans les jardins malgré leur facilité de culture et leur élégance.
- Selon l’espèce, la floraison débute fin avril et s’échelonne jusqu’en septembre.
- Si le houx signifie pour beaucoup un feuillage vert piquant et des fruits rouges, feuillage indispensable de Noël, les espèces botaniques montrent une palette de feuillage et de fruits colorés étonnante. Les baies peuvent présenter six couleurs : rouge (le plus courant), jaune, orange, brun, noir et blanc.
- Dans le genre Ilex, il faut toujours un pied mâle et un pied femelle pour obtenir des fruits. Même si un sujet est auto-fertile, Pierre Paris nous recommande de planter un sujet mâle à proximité afin d’obtenir une meilleure fructification.
- La plantation s’effectue au printemps en terrain argileux.
- La taille s’effectue au mois d’avril, avant la pousse - ne pas tailler à la fin de l’été ou à l’automne.
- La variété Ilex « Indian Chief » est excellente pour former une haie défensive.
- Les Ilex aquifolium et Ilex x koehneana « Castaneifolia » (dont la feuille ressemble à celle du chataîgnier) constituent d’excellentes plantes de haies persistantes.
- La variété Ilex x altaclarensis « W.J. Bean » de forme pyramidale, a l’avantage de nécessiter aucune taille et de supporter un terrain plus ou moins sec.

Un décor végétal permanent
De nombreuses espèces et variétés de houx venant du monde entier s’épanouissent dans l’arboretum. D’autres plantes les accompagnent : érables, bambous, hortensias, cornouillers, conifères … Au sujet de ces derniers, Pierre Paris recommande de les nettoyer de l’intérieur (avec un manche ou un gant, en partant du haut) afin d’enlever les aiguilles mortes qui asphyxient l’arbre. Il n’hésite pas non plus à les doucher, pour lutter contre les acariens.
Cercidiphyllum japonicum, l’arbre au caramel, apprécie particulièrement l’ambiance de sous-bois clair. L’été, si la nuit est fraîche, les feuilles rougissent pour reverdir avec la chaleur.
Vivaces, plantes semi-aquatiques et grimpantes apportent de larges touches de couleur lors de leur floraison. Madame Pierre Paris affectionne tout particulièrement les clématites couvre-sol : des nouveautés de l’obtenteur Arnaud Travers dont l’utilisation est promise à un bel avenir : en ce jour d’été, une multitude de ces fleurs couvre les arbustes printaniers défleuris.


Promenade le long des Mauves
Philippe Smith-Lefranc nous emmène à travers les mauves. Le sentier s’enfonce dans le sous-bois et de pont en pont nous arrivons chez lui. Les carrés de buis et les topiaires structurent les jardins autour de la maison et cadrent la végétation luxuriante qui ne paraît que plus épanouie. Les rosiers grimpants et les vignes partent à l’assaut de la maison, cette efflorescence abondante est fastueuse. Il se dégage une impression de romantisme et de raffinement, aucun étouffement malgré la profusion des plantes. Un admirable jardin secret qui mériterait d’être ouvert aux visiteurs et que nous avons quitté avec regret.


Les jardins de Roquelin
Une jeune collection de roses
Nous traversons la Loire pour arriver dans une ancienne ferme située en plein champ au bord de l’eau. Créé il y a quatre et ouvert depuis seulement un an, le jardin abonde de couleurs et de parfums envoûtants.
Stéphane Chassine a créé un site paysager d’un hectare pour abriter sa collection de 400 rosiers anciens mêlés à plus de 500 plantes vivaces. En flânant dans les allées, différents thèmes mettent les rosiers en situation: roseraie à l’anglaise, pergolas, cloître de roses - structures en châtaignier, barrières et plessis – potager et bassin.
Et si vous avez un coup de cœur, vous pourrez certainement retrouver la plante de votre choix dans la pépinière attenante au jardin.


Le jardin de Chantal et Alain
Un jardin intimiste
Situé à 20 km au sud d’Orléans, ce jardin créé en 1998 est l’oeuvre de deux passionnés. Dans un sol argileux très humide, Chantal et Alain ont planté 400 arbustes et 400 vivaces sur 2000m2, créant un univers riche en couleurs et en senteurs. Roses anciennes et viburnums en sont le thème majeur cependant d’autres collections viennent enrichir la palette végétale : vivaces, spirées, philadelphus, loniceras, acer, cornus et autres arbustes plus rares... Un dédale d’allées permet de découvrir chaque massif mis en scène. Arches, pergolas et bassins structurent le jardin d’inspiration anglaise, une collection de 80 viburnums et près de 300 rosiers buissons, lianes et grimpants s’y épanouissent - la préférence est donnée aux obtentions de la région orléanaise -
Nos sympathiques guides ne sont pas avares en conseils et leur enthousiasme nous a charmé autant que la richesse de leurs collections.


A VISITER
Les amateurs de roses peuvent également découvrir la roseraie Jean Dupont à Orléans (conservatoire des variétés créées par les obtenteurs de la région orléanaise ) avec une très intéressante collection de plus de 200 taxons.
Le Jardin de Morailles « Les Roses anciennes André Eve », près de Pithiviers, qui présente plus de 650 variétés de roses anciennes et modernes.

A LIRE
« Roses et rosiéristes de l’Orléanais » de François Joyaux
Cet ouvrage décrit les meilleures variétés orléanaises à cultiver dans son jardin et raconte l’histoire de ce patrimoine local.
76 illustrations, format : 23 X 23 cm, 176 pages Prix : 32 €
Contact : Editions Hesse 02.54.20.58.80.