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JOURNÉE VISITES 2024 : en Anjou

Découvertes automnales et projets de jardins

Visite 29 octobre

Quelle idée, me direz-vous, d’aller visiter une roseraie fin octobre !

Un grand merci à mes chers adhérents, présents à cette journée dont le thème semblait farfelu. Nous avons appris des tas de choses et découvert des lieux insolites.

Doué-en-Anjou est réputé pour ses sites touristiques : sites troglodytiques, caves ogivales, carrière de sarcophages mérovingiens, fossiles retrouvés dans le falun et le tuffeau… sans oublier l’étonnant zoo où près de 2 000 animaux ont trouvé un cadre naturel exceptionnel, consacré à la protection des espèces menacées. Creusés dans la roche, les tunnels font passer le visiteur d’un monde à l’autre.

La rose est également à l’honneur, à la Roseraie les Chemins de la Rose, le jardin à l’anglaise de 4 hectares abrite une collection de 13 000 rosiers et 1 000 variétés, des roses anciennes aux roses les plus inédites, dont quelques-unes sont visibles uniquement dans ce jardin, la plus grande roseraie des Pays de Loire.

Le parc des Chemins de la Rose a été créé par Pierre Gay, propriétaire du zoo voisin, qui l’ouvre au public en 1999. Le but initial est de présenter de nombreux rosiers botaniques. Depuis 2013, Floriane et Guillaume Dittière, rosiéristes, sont les propriétaires de la roseraie et développent son activité. De nombreux rosiers sont replantés (4 000 l’hiver dernier…), le parc est entretenu soigneusement en respectant le parcours paysager et des pratiques environnementales, aucun traitement chimique, couvre-sols et paillage maison.

 

Si juin est la période des roses… l’automne peut nous réserver bien des surprises !

Des rosiers anciens, des rosiers modernes aux nouvelles obtentions, nous pouvons apprécier les dernières floraisons, vérifier l’état sanitaire des plants, apprécier les fructifications multiples et même s’enivrer de quelques parfums.

Guillaume est en train de préparer l’arrachage des pieds destinés à la vente, c’est Floriane qui nous accompagne dans le jardin.

Premier arrêt sur une plantation d’iridacées en couvre-sol, tout juste taillées. Originaire d’Argentine et du Chili, Sysirinchium striatum est une plante vivace rhizomateuse et persistante de 60 cm, parfaitement rustique, formant en été des hampes de fleurs blanches teintées de jaune paille et rayées de pourpre, le long des tiges. Selon la littérature, elle apprécierait la fraîcheur et le soleil mais nous la découvrons ici en tapis sous un arbre ! Floriane nous confirme que cette spectaculaire plante est adaptée à la sécheresse et pousse partout.

 

Heureusement, de nombreux plants multipliés nous attendent à la pépinière….

Les rosiers ont au maximum une petite trentaine d’années et sont plantés pour beaucoup à 60-70 cm. Certains auront une durée de vie plus longue. Le jardin n’est pas arrosé, ce qui implique un gros travail manuel, permanent, en compensation. Une attention toute particulière est apportée au sol, désherbage régulier, apport de matière organique (augmentée en cas de sécheresse), mélange de macération de plantes en préventif (consoude, prêle, fougère et ortie), paillage en laine de mouton, paillage de peuplier, au Ph neutre, broyé sur place.

Au fond du jardin, un espace circulaire étonnant nous intrigue. Il s’agit du jardin de l’Horoscope Végétal qui nous entraîne sur le chemin mystique de l’astrologie Celte et nous fait découvrir quel est notre arbre protecteur… Chaque arbre est associé à plusieurs dates, les équinoxes de printemps et d’automne déterminent ces dates, de grands panneaux nous permettent de mieux nous renseigner.

Un peu plus loin, une dernière surprise nous attend : une immense gloriette est surmontée d’un extravagant chapeau de rosiers lianes. Une visite en saison de floraison s’impose à nous.

 

Ici, l’environnement est naturel et les animaux sont libres dans le jardin. Les ragondins abîment un peu les berges de l’étang mais sont tolérés. Quelques grains sont distribués en hiver aux paons qui sont totalement autonomes par ailleurs.

Deux jardiniers travaillent à l’année, en complément des propriétaires. En saison, l’équipe est complétée par deux autres personnes. La production des rosiers se trouve à un km du site.

L’après-midi est consacrée à la visite de la pépinière Plantagenêt Plantes, située à quelques kms où David Gordon, producteur et créateur de jardins durables nous accueille. C’est Bella, sa femme, qui nous fait la visite, nous expliquant au préalable la démarche de ces passionnés de plantes. Le couple, venant tout droit d’Angleterre, s’est installé en Anjou il y a 9 ans et se spécialise dans les plantes résistant au manque d’eau, en réponse aux sécheresses des dernières années.

 

Nous avons l’impression d’être face à un laboratoire expérimental. Devant la maison, le jardin sec est resplendissant et s’harmonise avec douceur au bâti.

Derrière la maison, une impressionnante haie d’ifs taillés, savamment modelée, fait la jonction avec la prairie où sont cultivés des végétaux d’ici et d'ailleurs mais toujours en harmonie avec le paysage du Val de Loire.

La visite des jardins se termine avec la découverte de la pépinière. 750 variétés de végétaux sont présentées, principalement des vivaces et graminées qui conviennent à un style de plantation naturel. Le cœur de la sélection est constitué de plantes de culture facile pour n'importe quel parc ou jardin grâce à leur longue floraison ou la beauté de leur feuillage.

Le bonheur pour nos adhérents qui s’éparpillent dans les allées en quête de pépites végétales !