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Hardouin-Mansart

Le classicisme français

Jules Hardouin-Mansart
1646 (Paris) - 1708 (Marly)

Créateur des symboles architecturaux de la puissance de Louis XIV (Versailles, Marly, dôme des Invalides, places des Victoires et Vendôme à Paris, etc.), il a perfectionné le classicisme français. Développant l'art architectural du XVIIe siècle au point de définir stylistiquement une « époque Mansart », ses œuvres structurées aux lignes pures sont une référence pour Robert de Cotte, Germain Boffrand ou encore Jacques-Ange Gabriel. Pour faire face à la multitude des commandes, il organise une « agence » dirigée par Robert de Cotte, où des collaborateurs font les mises au net. 
Né à Paris dans une famille de constructeurs, Jules Hardouin est le petit-neveu de François Mansart dont il unit le nom au sien en 1668. Entrepreneur en bâtiments (associé en particulier à son frère Michel), il se consacre définitivement à l'architecture vers 1672 et reçoit alors ses premières commandes d'État. La carrière de Mansart débute vers 1673, grâce à la protection de Madame de Montespan, de Louvois, de Condé, de Le Nôtre et du roi. Il doit à l'estime royale une ascension continue, ses réalisations reflétant parfaitement le désir de grandeur de Louis XIV, le rayonnement de Versailles et l'épanouissement d'un nouveau classicisme. En 1675, il entre aux Bâtiments du roi et à l'Académie et dès 1678, il prend la direction des grandes transformations de Versailles. Premier Architecte du roi en 1681, il devient Intendant puis Inspecteur général des Bâtiments en 1685 et 1691 et enfin Surintendant des Bâtiments en 1699. Satisfait de ses talents, Louis XIV l’anoblit en 1682 et le fait chevalier de Saint-Michel en 1693. 

 

Ses oeuvres en région Centre-Val de Loire 
 

 


18 - Dpt. Cher - Sagonne - Parc du Château de Sagonne - 1699/1703 - pour Jules Hardouin-Mansart (réalisation)
Notice Mérimée [PA00096871] : Château (ruines) (cad. B 341 à 344) : classement par arrêté du 9 mai 1914.
Le site de Sagonne est d’origine gallo-romaine. Dès le IXe siècle, le château est le fief d’une importante seigneurie où la forteresse est reconstruite vers 1300. 
En 1699, le comte de Sagonne, Jules Hardouin-Mansart valorise le château selon ses principes stylistiques et réorganise la composition du parc selon deux lignes directrices perpendiculaires prenant naissance au pied de la Tour d’Amboise. L'axe médian nord ordonne le jardin régulier tandis que la perspective est définit la séquence d'accès au château. Le parc régulier accueille un jardin composé de grands parterres bordés d’ifs, des allées et contre-allées ombragées d’arbres et de bosquets traversés d’allées rayonnantes. Une orangerie est édifiée en 1703.
En 1769, le domaine est vendu. Le parc est alors transformé en pâture et le château en ferme. De la fin du XVIIIe jusqu'au milieu du XXe siècle, les bâtiments sont progressivement démolis. En 1977, la famille des propriétaires actuels engage des restaurations pour le château et le parc.


41- Dpt. Loir-et-Cher - Chambord - Jardins du Domaine national de Chambord - 1682 - pour Louis XIV (projets)
Notice Mérimée [PA00098405Château : classement par liste de 1840 - Domaine national incluant la totalité des sols et bâtiments à l'intérieur du mur d'enceinte, y compris celui-ci avec ses pavillons et entrées ainsi que le "tour d'échelle" : classement par arrêté du 2 avril 1997 modifié par classement du 22 janvier 1999.
François Ier lance le vaste projet de construction de Chambord en 1519. Le parc, de 5433 hectares, cerné par un mur de clôture, comporte six entrées. En 1682, Jules Hardouin-Mansart aménage le domaine, avec le tracé géométrique du parc et la construction des écuries du maréchal de Saxe. A la demande du roi Louis XIV, des dessins de plans sont réalisés pour la création de grands jardins réguliers. Si le premier projet reprend la canalisation du Cosson, le second projet régularise le tracé de la rivière et présente un parterre trapézoïdal où les jardins se poursuivent en un tracé élégant centré sur la façade latérale. C’est le premier projet qui est, pour partie, mis en œuvre, comme l’attestent les prospections géophysiques réalisées en 2014. Progressivement, ces grands projets sont abandonnés car le roi ne vient plus au château. En 1821, le domaine est acquis par le futur comte de Chambord. L'Etat reprend le domaine en 1930.

Pour citer l'article : Charlène Potillion. Jules Hardouin-Mansart (1646-1708), Le classicisme français. APJRC. 2018.