Situé près de Richelieu, le jardin jouxte l’église du petit village de Braye-sous-Faye et son presbytère des XVIIe-XVIIIe siècles. Avant la construction du château et de la ville de Richelieu, la famille Du Plessis demeurait dans un manoir qui fut englobé, à la demande du cardinal, dans le château en construction (1625-1642). L’église de Braye-sous-Faye était à cette époque la paroisse de la famille. Suzanne de La Porte, mère du cardinal, y fut inhumée dans une des trois chapelles dédiées aux familles nobles du voisinage.

Peu avant l'acquisition de la propriété par Michel Timon en 1990, l'édifice avait été mis en vente par la commune et restauré par des propriétaires privés dans l'esprit du bâtiment des XVII et XVIIIe siècles. Considérant le terrain attenant (5000 m2) inapte à la culture, le site est mis en vente. Jusque dans les années 2000, Michel Timon a essentiellement réfléchi à la façon de structurer ce jardin sur un terrain vierge (un champ de luzerne pour l’essentiel). Une rencontre avec un paysagiste issu de l’Ecole du Paysage de Versailles, lors d’une visite à Courson, a permi d'élaborer un projet, séduisant mais trop dispendieux pour un jardinier « amateur ». L’idée générale fut toutefois conservée :
- un jardin d’inspiration « à la française » mais compatible avec la modestie de l’endroit, 
- une référence aux « Jardins de curé » puisque mitoyen de l’église,
- un coût d’entretien accessible.
Une vingtaine d’années plus tard, s’offre au regard un jardin « adulte », réalisé pas à pas, année après année, expériences après expériences. L’articulation générale du jardin se présente de la façon suivante :
- une première partie située entre l’église et l’habitation, de 1000 m² environ, traitée très sobrement, pavés, buis et gazon,
- une seconde partie, de l’autre côté de l’habitation, de 4000 m², découpée en quatre zones principales, délimitées par deux grandes allées qui se croisent à angle droit, l’une plantée de cyprès séparés par des fruitiers en espaliers, l’autre plantée de palmiers séparés par des buis en boule. Chacune des zones est dédiée à un thème : un ensemble de neuf carrés de vivaces (une centaine de variétés élevées à « La palette végétale » à Bréhémont), une roseraie entourée d’arbustes, un espace consacré pour l’essentiel aux plantes annuelles (cosmos, zinnias…), un potager.

Né dans une famille d’horticulteurs, Michel Timon a passé les vacances de son enfance à Vienne, ville gallo-romaine située au bord du Rhône. "Ces vacances furent baignées des senteurs prégnantes des serres de culture et de l’image des alignements multicolores de glaïeuls, zinnias, œillets et chrysanthèmes, fleurs, pour quelques-unes d’entre elles, aujourd’hui délaissées… Ma vie à Paris, près des Tuileries… Le quartier Saint-Louis à Versailles, sa superbe basilique et surtout l’irremplaçable Potager du Roi, œuvre magistrale du jardinier Jean-Baptiste de La Quintinie, auteur de l’ouvrage Instruction pour les jardins fruitiers et potagers. C’est là que j’aime me retrouver, en toutes saisons, dans ce lieu où règnent l’ordre, l’harmonie et le charme d’une nature prolixe et maîtrisée."