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Malesherbes

L'homme des Lumières passionné de botanique

Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes 
1721 (Paris) - 1794 (Paris)

 

 

 

Magistrat, homme d’État français et botaniste, il est le fils d'un chancelier de France qui étudie les sciences naturelles. Premier président de la Cour des aides en 1750, il est nommé la même année directeur général de la Librairie et chef de censure en digne partisan des idées des Lumières. Disgracié en 1771 par Louis XV pour avoir inspiré les Grandes remontrances de la Cour des aides, critique de l'absolutisme royal, il est rappelé en 1775 par Louis XVI qui le nomme ministre et secrétaire d'État de la maison du roi. Démissionnaire en 1776, il voyage en Europe puis revient au gouvernement en 1787-1788 comme ministre d'État avant de se retirer de nouveau dans ses terres à Malesherbes. Il compte parmi les défenseurs du Roi lors de son procès devant la Convention.
Membre de l'Institut, de l’Académie des sciences (élu en 1750), de l'Académie des Inscriptions et belles-lettres (élu 1759) et de l'Académie française (élu en 1775), ce passionné des plantes entretient une correspondance suivie avec ses confrères André Thouin (jardinier en chef du Jardin du roi) et Henri-Louis Duhamel du Monceau (botaniste et agronome).
Avec ses Grandes remontrances, il laisse une série de Mémoires, Mémoires sur les moyens d'accélérer les progrès de l'économie rurale en France (1790), Mémoires pour Louis XVI (1792) et Mémoires sur la librairie et sur la liberté de la presse, publiés après sa mort, ainsi qu’une Introduction à la botanique (1783).

 

 

Son oeuvre en région Centre-Val de Loire 
 

45 - Dpt. Loiret - Malesherbois - Parc du Château de Malesherbes - 1771/1788 - pour Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes (réalisation) 
Notice Mérimée [PA00098810] et Inventaire général du patrimoine culturel [IA45000912] : Les bâtiments des greniers, Le parc (y compris les fabriques) : classement par arrêté du 6 mai 1965. Chambre d'Henriette d'Entragues, salon de réception, grand salon, bibliothèque, salle à manger : inscription par arrêté du 6 mai 1965. Façades et toitures du château, façades et toitures de la maison dite de Chateaubriand, chapelle, conciergerie, colombier, douves et terrasse (cad. AI 67, 74, 72) : classement par arrêté du 26 juillet 1988. Glacière (cad. AI 72) : inscription par arrêté du 26 juillet 1988.
Vendu le 20 janvier 1718 à Guillaume de Lamoignon, ce dernier restaure le bâti et rachète progressivement les terres de sa propriété pour reformer l’ancien domaine de près de 2500 hectares. En 1771, Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes entreprend d’importantes plantations sur ses terres et acquiert progressivement une solide réputation dans le domaine horticole et botanique. Il se fait envoyer des graines venues d’Europe, de Polynésie et d’Amérique. Il rédige ainsi un rapport sur les arbres et plantes d’Amérique qui méritent d’être employés en France. Lieu de passage de plusieurs rois de France, Malesherbes a également accueilli des présidents américains (Thomas Jefferson et John Adams) attirés par la beauté du site et la notoriété de son propriétaire. Centre de ses expériences d'acclimation, le parc du château rassemblait la plus belle collection d'arbres indigènes et exotiques de la région à la fin du XVIIIe siècle.
Jusqu'en 2000, le domaine reste entre les mains des descendants directs de Monsieur de Malesherbes, avant le rachat du château par un groupe hôtelier. Depuis 2007, il appartient à un particulier passionné du siècle des Lumières. Il ne reste aujourd’hui des aménagements paysagers que le parc boisé avec son carrefour en étoile et sa porte d’accès.

 
 
Pour citer l'article : Charlène Potillion. Chrétien Guillaume de Lamoignon de Malesherbes (1721-1794), L'homme des Lumières passionné de botanique. APJRC. 2018.