Le Grand Jardin est le jardin d’un lieu de création permanent : le Théâtre des Minuits. Jardin contemporain installé aux abords des ruines du château de La Neuville-sur-Essonne, il propose au visiteur une réflexion sur ce qu’est la création artistique, son rapport au temps, au hasard, et à la volonté du créateur.
C’est pourquoi deux modes de gestion qui correspondent à deux façons différentes de concevoir la création artistique sont mis en œuvre :
- Un mode de gestion dit traditionnel fondé sur des critères esthétiques et s’exprimant dans un plan de plantation fixe. Ce sera le mode de gestion de la Roseraie et du Jardin Blanc.
- Un mode de gestion dit « en mouvement » où le hasard intervient dans la définition de l'espace paysager. Ce sera le mode de gestion de la Prairie, de la Forêt interdite, du Jardin des Fruits et des bassins.
Le Grand Jardin du Théâtre des Minuits ménage donc des endroits où la création est expliquée et des endroits où la création est mystérieuse. Des endroits où le visiteur est spectateur, et des endroits où il est acteur. Jardin d’un théâtre, il propose de multiples levers de rideaux. Jardin d’un théâtre, il s’organise pour offrir des espaces à la représentation et aux expositions.
Il présente :
- La roseraie : Son dessin a été confié à André Ève. Elle s’ordonne autour d’un concept inédit : elle réunit à la demande des Minuits toutes les obtentions d’André Ève, présentées sur une idée d’André Ève en compagnie des principaux rosiers qui ont servi à leur création. C’est-à-dire depuis 1961, les « pères » et les «mères » qui leur ont donné naissance. Des rosiers non commercialisés, mais qui ont été des étapes importantes de son travail sont aussi présentés. C’est donc le travail de l’obtenteur avec ce qu’il implique de recherche, de passion, de volonté, de respect du hasard et du temps, qui est mis en valeur. C’est le conservatoire unique d’un chapitre essentiel de l’histoire de la rose.
- La forêt interdite : Plantée en 2013 en partenariat avec l’arboretum national des Barres et des établissements scolaires de la région, elle occupe une sorte de châtelet d’entrée qui accueille le visiteur et lui donne accès aux différentes parties du Grand Jardin. Traversant la forêt, l’allée centrale se transforme en chemin creux. Il met en scène dans un sens l’accès à la prairie et la découverte du Château, et dans l’autre l’accès au Grand Bassin. La Forêt interdite est plantée d’arbres à écorces remarquables et de buissons destinés à l’abri et à la nourriture des animaux. Elle a été paillée à la plantation et sera arrosée durant les deux premières années. Son accès sera ensuite interdit, y compris au jardinier. La nature n’y sera pas inaccessible, mais défendue.
Cette démarche vise à créer une réserve pour la faune locale, mais aussi un point de départ, une référence symbolique pour la visite du jardin.
- La Prairie : À l’origine ensemencée pour le foin, elle présente aujourd’hui une flore très diversifiée, et notamment des ophrys en grand nombre. Une fauche est pratiquée sur les trois quarts de sa surface une fois par an. Le quart restant, différent chaque année, n’est fauché que l’année suivante. Elle est le lieu d’accueil des spectacles de plein air, des chapiteaux et des installations. Cette utilisation fait partie des évènements, des accidents qui font évoluer sa flore.
- Le potager : Il présente en partenariat avec l’APJRC et l’URGB, des variétés régionales anciennes.
- Les bassins : Le Grand Jardin était utilisé au XIXème pour la culture du chanvre. Des bassins témoins de cette culture ont été rétablis : il s’agit de deux bassins d’irrigation et d’un grand bassin à rouir le chanvre. Ils sont plantés d’espèces indigènes.
Les travaux de création du Grand Jardin se poursuivent, en 2014 avec le Jardin des Fruits, et en 2015 avec le Jardin blanc. Ils se termineront en 2016. Entretemps, le jardin se propose au visiteur comme création en cours, dans ses recherches et ses beautés.