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Jardins de l'Abbaye de Noirlac

Bruère-Allichamps
France
Abbaye cistercienne parmi les mieux préservées, des jardins contemporains imaginés par le paysagiste Gilles Clément magnifient le site et invitent à la rêverie.

Située au bord du Cher, à Bruère-Allichamps, dans un environnement préservé, l’abbaye de Noirlac déroule près de neuf siècles d’une histoire riche et souvent tourmentée. Considérée comme l’un des ensembles monastiques les mieux préservés de France, l'abbaye est acquise par le Conseil départemental du Cher en 1909 et a été entièrement restauré depuis 1950. Les visiteurs, peuvent aujourd’hui découvrir son architecture de lumière dans un monument parfaitement restauré et se promener dans les jardins, qui ont fait l’objet d’un réaménagement ambitieux pensé par Gilles Clément.  
 

Tout au long de son histoire mouvementée, l’abbaye n’a cessé de démontrer sa capacité d’adaptation aux besoins de son temps : successivement monastère, manufacture, hôpital de campagne, lieu d’accueil pour réfugiés, elle est depuis 2007 un Centre Culturel de Rencontre.

Par la volonté du Conseil départemental du Cher, accompagné par l’État et la Région Centre Val-de-Loire, elle reste ainsi un lieu de vie ouvert sur les besoins et les questionnements de son époque.
Les questions de l’écoute, de la parole et du paysage forment le cœur d’un projet artistique et culturel à la fois ancré dans son territoire et ouvert sur le monde. Parce que la convivialité est l’autre nom de la culture, Noirlac veut être un lieu d’hospitalité, de partage et d’attention pour toutes les personnes qui y sont accueillies : que ce soit pour mener une recherche artistique ou pour goûter la beauté d’un patrimoine architectural et naturel d’exception, pour participer à un séminaire d’entreprise ou pour découvrir les concerts, spectacles, ateliers et balades qui y sont proposés de février à décembre.

Un lieu hors du temps… et pleinement de son temps !

L'ABBAYE :
Quelques moines venus de Clairvaux posent les premières pierres de l’abbaye en 1150 (Ordre cistercien fondé par Saint-Robert et développé par Saint-Bernard). Le choix d’un site éloigné du monde reprend la tradition très ancienne de la recherche du « désert », chère aux premiers ermites chrétiens d’Orient : le site de Noirlac est, à l’époque, un taillis marécageux, conforme aux exigences de la Règle cistercienne. Une clôture naturelle en quelque sorte, complétée bientôt par celle des bâtiments monastiques. Conforme au plan-type des abbayes cisterciennes, la construction séparait à l’origine rigoureusement la communauté, de part et d’autre du cloître. A l’Est, l’aile des moines, avec dortoir, salle capitulaire et chauffoir, bien distincte du quartier d’habitation plus rudimentaire des convers, situé à l’Ouest. L’ascèse cistercienne se lit parfaitement dans la simplicité des formes architecturales : nudité de l’appareil de pierres, colonnes tronquées, ornements dépouillés des chapiteaux… l’ensemble appelle puissamment au renoncement. Témoin de l’apparition du style gothique dans la région, Noirlac connait son apogée au XIIIème siècle, puis une longue période de déclin des vocations, tout en gardant un rôle économique important. Vendue en tant que bien national à la révolution, transformée en manufacture de porcelaine au XIXème siècle, elle est acquise en 1909 par le Département du Cher qui la restaure entièrement de 1950 à 1980. Aujourd’hui, elle offre à ses visiteurs la pureté de son architecture et la sérénité de sa pierre blonde, révélées par la lumière filtrant des vitraux contemporains créés par Jean-Pierre Raynaud.
Centre Culturel de Rencontre depuis 2008, elle est un foyer d’échanges culturels et artistiques, tout en restant un lieu touristique majeur ouvert à la visite toute l'année.

LES JARDINS :
Les jardins structurent l’espace en privilégiant une nouvelle perspective de l’abbaye depuis l’entrée sud du monument ; ils créent un lien entre le désordre bocager et la rigueur des bâtiments cisterciens. Dès l’arrivée sur site, le clos des arbres de Judée, les allées de graminées, le bassin et la pièce des roses changeantes invitent à la contemplation et soulignent la pureté des lignes architecturales du monument. Au cœur du cloître, autour du puits fleuri, le ciel se reflète en nuages de vivaces, simples et aromatiques. Plus loin, les jardins orientaux aux tonalités blanches et légères mènent jusqu’à la magnifique allée de tilleuls bicentenaires.
"Intervenir en un lieu tel que l’abbaye de Noirlac, c’est se mettre en rapport avec l’histoire, l’économie spatiale et domestique d ’une communauté de moines, le paysage et sa conformation, le relief, la rivière, les liaisons avec la ville, l’intelligence du site. C’est aussi se trouver face à la force de l’art mise au service du « vivre et penser » dans un constant appel à la spiritualité. La puissance de l’architecture, le rapport de la lumière à l’ombre, la simplicité des espaces de transition, la proportion généreuse des enclos, le  positionnement de cet ensemble dans l’espace placent le visiteur devant un équilibre heureux où l’objet central, l’abbaye magnifiée par la clarté de ses pierres, se lie sans heurt à tous les horizons.
Noirlac est un tout, du sommet de la colline aux rives du Cher. Dans ces conditions, faire un jardin relève du défi.
Tout est déjà là, il ne peut s’agir que d’un ajout modeste, un accompagnement. Le projet établi s’applique au respect de l’état des choses en invoquant parfois la mémoire disparue d’un usage de l’espace.
Le nouvel accès depuis le parking vers la Basse-cour constitue un changement fonctionnel et spatial important. Il contribue à la création d’une perspective tendue entre la colline et le bocage. Cette même perspective croise l’axe Bruère-Virlay destiné à la promenade.
A l’intérieur de l’enceinte de l’abbaye, l’Avant-cour, le Jardin des roses changeantes, sont des aménagements destinés à la fois à renforcer la cohérence des compositions spatiales et à produire une animation, un agrément, un lieu possible de station pour les visiteurs. Enfin, au cœur de l’abbaye le Jardin du cloître renvoie à l’usage ancestral et toujours en vigueur des plantes médicinales et condimentaires. Mais leur dispositif dans l’espace clos, selon un tremblement des bordures ainsi que le choix des couleurs dominées par le bleu se rapportent à un reflet du ciel."

Gilles Clément

LE BOCAGE :
Au bord du Cher, l’abbaye de Noirlac veille sur son bocage, travaillé par les moines cisterciens dès le XIIe siècle. Toujours utilisé pour l’élevage, il a conservé son aspect originel avec des prairies entourées de haies, entretenues par les agriculteurs. Aujourd’hui, labellisé Espace Naturel Sensible, il abrite une flore et une faune riches, des espèces protégées, tels le guêpier d'Europe, l'hirondelle des rivages ou le grand capricorne, un insecte qui vit uniquement sur les chênes centenaires.
Les mares bruyantes où barbote le Triton crêté, les chênes centenaires, unique nourriture du Grand Capricorne, les prés humides créent un ensemble bocager rare, doté d’une forêt alluviale en voie de disparition en France. Les crues du Cher et ses étiages façonnent le paysage et nourrissent 427 espèces recensées, dont 260 plantes et 50 oiseaux. Le Guêpier d’Europe, l’Hirondelle de rivage, la Pie-grièche écorcheur, trois espèces protégées, nichent entre falaises et bancs de sable. Cet écosystème a été fortement perturbé par les extractions de sable, stoppées en 1987, et l’envahissement de plantes exogènes (extérieures à l’écosystème) comme la renouée hybride, l’ambroisie à feuille d’armoise ou le robinier.
Aujourd’hui, le Conseil départemental du Cher souhaite rendre accessible et vivant cet écrin de nature. A cet effet, l’abbaye dispose d’une animatrice qui, d’avril à octobre propose des visites et animations afin de découvrir cet espace. 


Chronologie : 
1136 : installation de la première communauté cistercienne au lieu-dit  » la Maison-Dieu « .
1150 : donation d’Ebbe de Charenton au profit des moines. La construction d’une abbaye peut enfin être envisagée.
1189 : confirmation de la donation par un acte notarié. L’abbaye prospère. Elle perçoit dîmes, rentes et revenus seigneuriaux.
1290 : l’abbaye prend le nom de Noirlac.
1423 : pour la protéger des bandes armées qui ravagent la campagne, l’abbaye est fortifiée. Elévation d’un donjon, ceinturé de douves, dans le prolongement du cellier.
Fin du XVème siècle : la communauté de Noirlac traverse une crise morale profonde.
1530 : Noirlac tombe en commende. L’abbé sera désormais nommé par le Roi hors de la communauté.
1651-1652 : les bâtiments sont gravement endommagés dans les combats opposants troupes royales et partisans du Prince de Condé (propriétaire de la forteresse de Montrond assiégée pendant onze mois).
1730 : travaux de reconstruction. L’aile des moines est profondément remaniée.
1791 : vente de Noirlac au titre des Biens Nationaux.
1822 : transformation en manufacture de porcelaine, qui sera rattachée à partir de 1854 au groupe porcelainier de Foëcy (Pillivuyt). Les bâtiments conventuels abritent ateliers, logements, fours et entrepôts.
1894 : première remise en état. Elimination des installations industrielles.
1909 : acquisition par le Département du Cher.
1918 : campement à Noirlac du corps expéditionnaire américain.
1936 : Noirlac abrite des réfugiés républicains espagnols.
1939 : Noirlac abrite les vieillards de l’hospice de Saint Amand.
1950 : lancement de la restauration sous la conduite des architectes des bâtiments de France Ranjard et Lebouteux.
1980 : fin du chantier de restauration.
2001 : réfection des terrasses et création d’un escalier en pierres.
​2008 : labellisation nationale de l’abbaye en Centre Culturel de Rencontre.

  • Dispositions pour les personnes à mobilité réduite : Handicap moteur : parcours facilité au rez-de-chaussée du monument et dans les jardins
  • Pour les scolaires : Voir la fiche jardin correspondante (A petits pas dans les jardins (Cycle 1 - CP) / Traitrise au jardin (Cycle 3) / Le parcours du petit jardinier (Cycle 1, CP) / Les jardins au Moyen Age (CE2, Cycle 3) / Atelier Calligraphie (Cycles 2 et 3) / Herbier (1h15) / Journée thématique > Noirlac et ses jardins (Collège -Lycée)

Informations Pratiques

Horaires

Du 1er février au 29 mars, fermé le lundi : 14 h - 17 h
Du 30 mars au 30 juin et du 1er septembre au 3 novembre, fermé le lundi : 10 h - 18 h 30
Du 1er juillet au 31 août : 10h-18h30
Du 4 novembre au 15 décembre, fermé le lundi : 14 h - 17 h 
Dernier accès 30 min. avant la fermeture.

Services

Accès partiel aux personnes handicapées
Parking de 250 places
Garage à vélo
Table à langer
Salon de thé
Pique-nique autorisé sur les tables mises à disposition à proximité du parking
Chiens non-autorisés

Tarifs

Plein tarif : 9 €
Tarif réduit : 5 €
Tarif réduit sur présentation de justificatif aux 12-25 ans, étudiants, demandeurs d’emplois, bénéficiaires du RSA, personnes handicapées, détenteurs du pass’Noirlac, de la carte CEZAM, aux détenteurs d’un billet d’entrée à la Grange aux Verrières et au château de Valençay, aux détenteurs du pass’Route Jacques Cœur, du pass Route des chênes, du guide du routard, aux sociétaires Crédit agricole, aux adhérents MGEN, aux voyageurs SNCF arrivés en gare d’Orval moins de 24h avant leur visite.
Moins de 12 ans : gratuit
Gratuité à destination des jeunes inscrits au dispositif Yep’s et à un accompagnateur.

Moyens de paiement : Espèces, chèque, carte bancaire, chèque vacances, dispositif Yep’s.

Accès

Coordonnées GPS : Long : 2.46027875 / Lat : 46.7454142
D2144, à 40 min. au sud de Bourges et 50 min. au nord de Montluçon
Autoroute A71, sortie n° 8 Saint-Amand-Montrond – Orval, à 10 min. de l’abbaye, (prendre direction Bourges)

Site web

https://www.abbayedenoirlac.fr/

Adresse

Abbaye de Noirlac
18200 Bruère-Allichamps
France

Téléphone

02 48 62 01 01

Email

contact@noirlac.fr

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