Situé dans le village de Suèvres, le jardin est une ancienne closerie viticole typique du val de Loire où sont aujourd'hui valorisées la flore indigène et les collections de plantes résistantes à la sécheresse.
Superficie : 9000 m2 / Sol : limono-sableux, plus ou moins caillouteux. pH : 8.5
Situé dans le village de Suèvres, le jardin est une ancienne closerie viticole typique du val de Loire établie sur le côteau du Châtellier. Un peu à l’écart du bourg, le clos Saint-Lubin met en scène quelques perspectives voisines sur le petit château de Forges (XVIème siècle) et l’église St Lubin (XIème et XVIème siècle).
Accueillis par les premières collections de plantes méditerranéennes, notamment plusieurs cistes, le visiteur est attiré par un grand Firmiana simplex qui garde le passage vers le jardin clos (ancien potager de la propriété). Organisé autour d’une large allée centrale gravillonnée complétée par deux contre-allées serpentant dans les massifs de vivaces et d’arbustes, le jardin clos propose de découvrir une petite collection de plantes d’ombre dont certaines issues de graines collectées au Japon et en Corée du Sud. Ce jardin d’allure traditionnelle avec ses rosiers et ses vivaces comporte plusieurs arbustes intéressants : Chimonanthus praecox, Kolkwitzia amabilis, Schisandra sphenanthera…
La visite se poursuit par le sous-bois, jardin sauvage où se mêlent flore indigène et collections botaniques. Un dédale de petits sentiers en terre se faufilent à travers la végétation et conduisent à trois curiosités : le souterrain médiéval (fermé au public), la fontaine et son sentier en spirale qui s’enfonce sous terre, et le bénitier (ou plutôt les fonts baptismaux) dont l’origine est inconnue mais qui provient probablement de la petite église St Lubin. Parmi les arbres remarquables : on citera un vieux cornouiller mâle (Cornus mas) d’une douzaine de mètre de haut, un sophora à plusieurs troncs ou encore l’énorme tronc du cèdre du Liban aujourd’hui couché. Enfin certaines plantations rares telles Zanthoxylum armatum, Carpinus kawakamii, Alangium chinense, Parrotiopsis jacquemontiana…
Le jardin méditerranéen présente la collection de Phlomis et de grandes rocailles construites dans le style 'crevice garden' (jardin de fissures).
La prairie jardinée est un travail long et subtil pour un résultat naturel où les herbes hautes sont fauchées une fois par an en fin d’automne. Le but de cette méthode est d’appauvrir progressivement le sol de la prairie pour favoriser la diversité florale.
Le verger de plein vent se divise en deux parties : un verger régulier planté de 18 pommiers et 18 poiriers de variétés anciennes et/ou locales ; un verger irrégulier planté de pruniers, de cognassiers et de cornouillers.
Le carré planté à partir de l'automne 2024 s’organisera en quatre carrés servant à la fois de verger, de potager et de « champ » de pied-mères pour la production de la pépinière.
Historique du jardin :
Très certainement occupé dès la période gallo-romaine (mosaïque découverte au XIXème siècle et multiples tessons de poteries sigillées et fragments de tegulae), le site du clos apparaît comme le fief de la Cour au Moyen-Âge. Une motte castrale y a probablement été construite à la fin du XIème siècle. Fief principal du village tant en termes de droits seigneuriaux que de vassaux, il est néanmoins rapidement démembré et perd de son importance au fil des siècles au point de devenir à la fin du XVIIème siècle, un fief en l’air (c’est-à-dire un fief sans terre). C’est d’ailleurs au XVIIème que la closerie se développe autour de la maison de maître du XVIème (agrandie et modifiée fin XVIIIème).
Maison des champs pour une famille de la noblesse Blésoise, le clos est ceinturé de murs sur lesquels venaient s’appuyer treilles et espaliers. Les vignes étaient quant à elles divisées en quatre parcelles par deux grandes allées perpendiculaires bordées d’arbres fruitiers. Un jardin potager, lui-même clos de murs, complétait ce petit domaine à la fois beau et productif.
En 1832, le clos est acheté par le médecin du village, Auguste Baillergeau. Ce passionné de botanique et d’horticulture va créer dans le prolongement du potager un parc que son petit-fils, Joseph Beulay, qualifie dans ses mémoires de « bois sacré ». Dans son parc, il plante de nombreux arbres et arbustes originaux comme un cèdre du Liban, un sophora du japon et des faux-pistachiers (Staphylea pinnata). Il fait également creuser une étrange structure qu’il appelle « grotte », appelée « fontaine » aujourd’hui. Il s’agit d’un sentier en spirale qui s’enfonce à 6 ou 7 mètres de profondeur jusqu’à une nappe d’eau. La « fontaine » était alors animée par un ensemble de jets d’eau dont le système hydraulique a malheureusement disparu. Quant aux vignes, après un premier arrachage et replantation à la fin du XIXème siècle à cause de la crise du Phylloxéra, elle est définitivement arrachée dans les années 1970 pour être transformée en champ de blé, puis en prairie aujourd'hui.
Lors de son rachat en 2006, le « bois sacré » du docteur Baillergeau est envahi de frênes, de troènes et de lierre. A la suite d’un premier défrichage et de plantations d’arbres, arbustes et vivaces (Cornus macrophylla, Carpinus fargesiana, Acer palmatum, Ostrya carpinifolia, etc.) autour de la fontaine, le jardin s’étend progressivement à l’ensemble du sous-bois. Les collections de plantes d’ombre se développent avec une prédilection pour les Epimedium (la collection comptera jusqu’à 120 espèces et variétés) tandis que dans les prés, les jeunes arbres cohabitent avec les chevaux.
En 2016, les productions de la pépinière Sylvatica Plantes débutent (plantes d’ombre et jeunes plants d’arbres issus de semis). Par crainte que le puits ne s’assèche, l'eau est exclusivement réservée aux plants de la pépinière. Or, si le printemps de l'année 2016 est humide (inondations), l’été est très sec et beaucoup de plantes d’ombre n'y résistent pas. C’est une révélation pour le propriétaire ! Le choix des plantations, jusqu'alors inadaptées au jardin, sont revues en fonction du critère de la résistance à la sécheresse, sans aucun arrosage. La pépinière évolue également vers une production de plantes résistantes à la sécheresse, au calcaire et au froid.
Le jardin méditerranéen est créé à partir de 2019, d’abord à la lisière du sous-bois, puis largement étendu sur les prés avec la construction des grandes rocailles. Ce jardin s’inspire des paysages de garrigues mais aussi de l’histoire du lieu avec ces calades et ses murets de pierres sèches qui évoquent quelques ruines gallo-romaines.
En 2021, le clos est complété par les premières plantations du verger avec des variétés anciennes et/ou locales de pommiers, poiriers et pruniers. Une collection de Cornus mas est également en cours.
En 2024, l’aménagement du « carré » débute... Entouré de haies vives (est et ouest) et mortes (nord et sud), ce jardin sera tout à la fois verger, potager et pépinière.
Le clos Saint-Lubin propose à la visite un jardin clos (ancien potager de la propriété), un sous-bois, un jardin méditerranéen, une prairie jardinée, un verger de plein vent, une pépinière et un carré dédié au arbres fruitiers, légumers et jeunes plants.
Aucun événement
Informations Pratiques
Superficie
9000 m2
(superficie totale du clos : 3.8 ha)
Horaires
Dates et heures d’ouverture 2025
7 et 8 juin : Rendez-vous aux jardins
A partir du 13 juin et jusqu’à fin août :
Vendredi, samedi et dimanche 14h30 / 18h (dernière entrée, visite possible jusqu’à 19h)
Journées Européennes du Patrimoine
Autres jours à voir en fonction du calendrier des foires aux plantes
Services
La pépinière est spécialisée dans la production de plantes de terrains secs. Toutes les plantes disponibles à la vente sont multipliées sur place par semis, bouturage ou division, principalement à partir des piedmères du jardin. Elles sont cultivées en extérieur toute l’année pour obtenir des plants bien solides.
Tarifs
3 €
(gratuit -18 ans)
Accès
Le sauvage du clos Saint-Lubin est situé dans le Loir-et-Cher, non loin de la Loire, à 170 km de Paris et 15 km de Blois.
Au départ de Paris : 2 h de voiture par l'autoroute A10 (sortie 16 Blois-Chambord )
Depuis Blois, emprunter la D2152 en direction de Suèvres au nord-est. Tourner à droite après l'église pour retrouver la Rue de Gastines (20 min).