Jardin familial acquis dans les années 1950, de type nourricier, essentiellement constitué de potagers, vergers, roseraie. A sa reprise en 1992 par la propriétaire actuelle, il s'est transformé en jardin paysager à l'anglaise, de type champêtre. Le jardin s'inscrit dans un paysage urbain entre la rue du Petit Chasseur et la venelle des Beaumonts. Il est bordé de chaque côté par des jardins voisins. Le terrain plan a été cloisonné grâce à des structures fabriquées avec les bambous du jardin et des gaulettes de châtaigniers. Ogives et arceaux coupent ou allongent les perspectives. Des portillons de bois servent de portes symboliques lorsque apparaît un nouveau pôle d'attraction.
Une partie ancienne de part et d'autre d'une longue allée est traitée comme une mixed-border avec une thématique de couleurs jaunes et blanches. Plantes vivaces et rosiers lianes exubérants accompagnent le visiteur jusqu'à un sous-bois de contes de fées. Sous le couvert de vénérables poiriers aux troncs pittoresques, un sentier serpente en juin parmi les grandes berces du Caucase qui déploient à plus de trois mètres leurs ombrelles herculéennes.
Plus tard, c'est une nappe mauve de cyclamens de Naples qui conduit les pas vers l'allée des asters : bordée par de gracieux arceaux en bambou, une myriade d'étoiles dans un camaïeu de rose et de mauve ferme le ballet en automne. A la place d'un vieux verger a été dessiné à la tondeuse un dédale de cercles concentriques parmi les graminées spontanées. S'inspirant du tracé d'un labyrinthe anglais, il converge vers un châtaignier qui domine l'espace de sa forme parfaite. Suscitée par une belle amitié avec André Eve et pour l'amour des roses anciennes, une pergola a été installée dans la partie qui jouxte la maison. C'est en mai qu'il faut s'enivrer de leurs parfums subtils.
L'eau est discrètement présente grâce au chant de quelques fontaines.
Le mobilier ancien est en fer forgé. Des objets d'artisans locaux comme des poteries de Colette Robin, sculptures animalières et fontaines en béton de Pierre Queuille, ainsi qu'une collection d'oiseaux en fer recyclé créent la surprise. Ces objets structurent l'espace, ponctuent les perspectives, jalonnent les chemins, dirigent le regard, invitant à venir les découvrir en dehors des allées.
Ce jardin créé et entretenu par un couple de conteurs-jardiniers est toujours en mouvement et vous attend en mai et en juin, parmi les roses, puis en septembre et en octobre, pour la féérie des asters.