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Le monde des jardins
quable de l’effet complexe dont je viens de parler, c’est que les rayons de couleurs mutuellement complé- mentaires, éclairant successivement un même objet, concurremment avec la lumière diffuse du jour, tout en étant égal d’ailleurs, donnent lieu à la même coloration, mais avec cette différence, que les mêmes couleurs sont distribuées d’une manière inverse dans les deux cas.
Exemples :
1 Des rayons rouges et des rayons verts donnent lieu à des effets qui ont cette analogie, que la figure blanche présente, dans les deux cas, des parties rosées, des parties vertes et des parties blanches ; mais les parties qui sont vertes lorsque la lumière incidente est rouge, paraissent rosées lorsque la lumière incidente est verte ; 2 Des rayons jaunes et des rayons violets donnent lieu à des effets qui ont cette analogie, que la figure blanche présente, dans les deux cas, des parties jaunes, des parties violettes et des parties blanches ;
3 Des rayons bleus et des rayons orangés donnent lieu à des effets qui ont cette analogie, que la figure blanche présente, dans les deux cas, des parties bleues, des parties orangées et des parties blanches.
699. L’expérience est parfaitement conforme à tout ce que je viens de dire (697) ... Cette expérience apprend donc que si un chapeau, rose par exemple, donne lieu sur une carnation à des reflets de cette couleur, les parties ainsi rosées par l’effet du contraste donnent elles-mêmes lieu à des teintes ver- dâtres, puisque la figure, en même temps qu’elle reçoit les reflets roses, reçoit la lumière diffuse.
700. Les choses amenées à ce point, il reste à apprécier l’influence réelle du chapeau...
Chapeau rose.
701. La couleur rosée, reflétée sur la peau, est très-faible , excepté sur les tempes. Partout où des parties rosées sont contiguës à des parties faiblement éclairées par la lumière du jour, celles-ci paraissent très-légèrement verdâtres.
Chapeau vert.
702. La couleur verte, reflétée sur la peau, est très-faible, excepté sur les tempes : partout où des parties vertes sont contiguës à des parties faiblement éclairées par la lumière du jour, celles-ci paraissent légèrement rosées ; l’effet du vert reflété pour colorer en rose, est proportionnellement plus grand que l’effet du rose reflété pour colo- rer en vert.
Chapeau jaune.
703. La couleur jaune, reflétée sur la peau, est très-faible, excepté sur les tempes : partout où des parties jaunes sont contiguës à des parties faiblement éclairées par la lumière du jour, celles-ci paraissent très-sensiblement violétées.
Chapeau violet.
704. La couleur violette, reflétée sur la peau, est très-faible, excepté sur les tempes : partout où des parties jaunes sont contiguës à des parties faiblement éclairées par la lumière du jour, celles-ci paraissent légèrement jaunes ; mais cette coloration est très-faible, parce que les reflets du violet le sont eux-mêmes.
Chapeau bleu céleste.
705. La couleur bleue, reflétée sur la peau, est très-faible, excepté sur les tempes : partout où des parties bleues sont contiguës à des parties faiblement éclairées par la lumière du jour, celles-ci paraissent légèrement oran- gées.
Chapeau orangé.
706. La couleur orangée, reflétée sur la peau, est très-faible, excepté sur les tempes : partout où des parties orangées sont contiguës à des parties faiblement éclairées par la lumière du jour, celles-ci paraissent légèrement bleuâtres.
707. Il est donc évident, d’après ces expériences, qu’un chapeau de couleur produit bien plus d’effet en vertu du contraste naissant de la juxtaposition avec les carnations, que par les reflets colorés qu’il leur envoie...
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