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Le monde des jardins
Les couleurs du jardin (suite) Chapeaux de jardin
Eugène Chevreul, De la loi du contraste simultané des couleurs et de l’assortiment des objets colorés, Paris, Pitois-Levrault et Cie, 1839
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Le chapitre II est beaucoup plus tru- culent. Après avoir longuement disser- té sur les uniformes : uniforme com- posé d’une seule couleur et de blanc, uniforme bicolore, dans lequel ont fait entrer le blanc... ou le noir..., uniforme dans lequel il y a plus de deux couleurs, non compris le blanc et le noir, uniforme dans lequel il entre différentes nuances d’une même couleur, uniforme compo- sé de deux tons d’une même gamme, remarques sur les uniformes de l’armée française portés en 1838 dans les dif- férents corps de régiments... et la liste n’est pas exhaustive - cela dit tout cela très intéressant - Chevreul s’intéresse tout particulièrement à la gente féminine et disserte longuement sur cet élément primordial qu’est, à l’époque, le cha- peau ! Intitulé « De l’habillement des femmes », voici ci-dessous quelques extraits qui permettront à nos jardinières du Jardin de la France d’être les plus raf-
finées du royaume
Article 2
De la chevelure et de la coiffure sous le rapport de leurs couleurs respectives. 685. Si nous considérons les couleurs qui passent généralement pour aller le mieux aux chevelures blondes et aux chevelures noires, nous verrons que ce sont préci- sément celles qui produisent de grands contrastes : ainsi le bleu du ciel, connu pour aller très bien aux blondes, est la couleur qui s’approche le plus d’être com- plémentaire de la couleur orangée, fond de la teinte de leur chevelure et de leur carnation (683). Deux couleurs estimées depuis longtemps pour se marier heureu- sement aux chevelures noires, le jaune et le rouge plus ou moins orangé, contrastent pareillement beaucoup avec la leur (684). Effectivement, le jaune et le rouge orangé contrastent par la couleur et le brillant
avec le noir, et leurs complémentaires, le violet et le vert bleuâtre, en se mêlant à la teinte des cheveux, sont loin de produire aucun mauvais résultat.
Article 4
De la coiffure sous le rapport des rayons colorés qu’elle peut refléter sur la peau. 695. Nous sommes en mesure de voir, d’une manière précise, l’effet des cha- peaux de couleur sur le teint, et s’il est vrai, comme on le croit généralement, qu’un chapeau rose donne du rose à la peau, tandis qu’un chapeau vert lui donne du vert par suite des rayons colorés que chacun d’eux reflète sur elle. Avant d’aller plus loin, je préviens qu’il ne s’agit plus de coiffures qui, trop petites ou trop rejetées en arrière pour donner lieu à des reflets, ne peuvent produire que des effets de contraste, comme je l’ai dit plus haut en traitant de la juxtaposition des objets de couleur avec les cheveux et la peau (685, 686 et suivants).
697. Mais si la figure est exposée à recevoir à la fois des rayons colorés et la lumière diffuse du jour, il se produira, aux yeux d’un spectateur convenablement placé, un effet complexe résultant, 1 De ce qu’il y a des parties dans la figure blanche, qui renvoient aux yeux du spectateur les rayons colorés qui tombent dessus ; 2 De ce qu’il y a des parties dans cette figure qui renvoient de la lumière diffuse du jour en assez grande quantité pour paraître blanches ou presque blanches ; 3 De ce qu’il y a entre les parties qui envoient à l’œil de la lumière colorée, et celles qui lui envoient de la lumière diffuse du jour, des parties qui sont dans la condition de paraître de couleur complé- mentaire de la lumière colorée réfléchie.
698. Une conséquence assez remar-
Journal des dames et des modes. Costumes parisien 1830. 1- Chapeau de paille d’Italie à couvre nuque rapporté. 2- Chapeau - Capote de paille de riz à calote côtelée. 3- Bonnet de blonde.
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