Page 25 - Bulletin juin 2018
P. 25
Une collection de pivoines à la Bourdaisière
la vue s’étend sur près de 30 km aux alentours. Après la guerre de 100 ans, l’édi ce perd ses fonctions défensives et devient la maison de plaisance d’une abbesse. Vendu comme bien national à la Révolution, le domaine est acheté à des ns agricoles, les bâtiments médiéval et Renaissance sont laissés à l’abandon.
En 1880, le propriétaire gère les 400 ha de terre et aménage un jardin paysager, remodelant le terrain aux abords de la maison. Avec la crise de 1929, des quatre jardiniers du site, un seul s’occupe dorénavant du jardin dont une grande par- tie se transforme en pâturage. Thibaut de Reimpré acquiert le domaine en 1987. Après huit mois de débroussaillage, les vestiges de l’ancien jardin apparaissent ; quelques arbres séculaires sont gardés ; du rideau d’Abies pinsapo plantés au 19e siècle ne subsistent aujourd’hui que trois sujets, de part et d’autre de la première terrasse.
Un premier jardin est planté autour de la maison, suivi quelques années plus tard par la construction d’une deu- xième terrasse. Aujourd’hui, dans le cadre champêtre pré- servé de la Champagne Mancelle, les jardins du Mirail, sur une pente douce ponctuée de 2 terrasses, s'organisent autour d'un axe bordé d'ifs taillés. La perspective conduit au kiosque aménagé en contrebas. De part et d'autre des chambres de verdure protègent des mixed-borders de plantes vivaces. 300 rosiers anciens, de nombreuses to- piaires et arbres séculaires agrémentent l'ensemble sur plus de 2 ha.
Nous remarquons le traitement original apporté à l’allée qui mène au pavillon. Celle-ci est bordée de grands ifs d’Irlande et d’une bordure de Rubus thibethanus dont les tiges ar- quées épineuses, revêtues d'un feutre blanc, contrastent en hiver avec le vert profond des ifs. Des rosiers anciens ‘Stanwell Perpetual » o rent un délicieux parfum. A côté de la maison, la maîtresse des lieux dispose de l’orangerie où elle cultive sa collection d’agrumes : 29 specimens choyés avec passion et disposés durant la belle saison à l’extérieur. Une douce odeur envahit la terrasse protégée. Les plantes sont sorties n avril, une taille est alors e ectuée sur chaque sujet. Fin octobre, une nouvelle taille est pratiquée avant la remise en serre. Les fruits sont régulièrement enlevés a n de ne pas a aiblir la plante qui pro te également d’engrais en mai, n juillet et octobre.
Notre visite se termine par la découverte du bassin rectan- gulaire contemporain aménagé à l’arrière des jardins, posé sur un surplomb qui o re une très belle vue sur le paysage environnant. Le site est ouvert au public depuis une quin- zaine d’années et labellisé Jardin remarquable.
Toutes les plantes de jardin, pour toutes les envies et toutes les situations. Ces visites de jardins sont à complé- ter par la lecture du dernier livre de Didier Willery aux éditions Ulmer, qui vient d’être récompensé au Prix Redouté 2018. Voici un bon guide pour choisir la bonne bonne plante en fonction de ses envies et des conditions du jardin. 29,90 €, 380 p.
Michèle Quentin.
C’est à l’occasion d’une visite ces derniers jours au château de La Bourdaisière, en Indre-et-Loire, que Nicolas Toutain, Chef jardinier, nous a parlé de la nouvelle collection de pivoi- nes à la Bourdaisière : « Depuis 2018, le potager du Château de la Bourdaisière accueille une collection de pivoines créées par les pépinières Dessert et Méchin, de Chenonceaux. Nous ne sommes qu’au début de cette collection, car il existe de nombreuses variétés crées par cette pépinière entre 1870 et 1930, comme « Edouard André » (Méchin 1874) ou « Victoire de la Marne » (Dessert 1915).
L’idée nous est venue d’un échange avec M. Gilbert Flabeau, de la Société d’Horticulture de Touraine, et passionné de pivoines, d’installer à la Bourdaisière ces variétés anciennes provenant de la pépinière Dessert et Méchin, située autrefois à une vingtaine de kilomètres du Château de la Bourdaisière. Ces variétés sont disponibles aujourd’hui en région Centre- Val de Loire chez les établissements Bourdillon (41) et Tricot (45) ».
Le jardin du Mirail à Crannes-en-Champagne
La vie de l’association
Après un déjeuner « poulet » à Loué..., notre journée se termine par la visite du jardin du Mirail, où nous sommes accueillis par Thibaut et Isabelle de Reimpré. A l’écart de la bourgade, Le Mirail est à l’origine une petite forteresse stra- tégiquement située sur le point le plus haut du pays a n de surveiller la route médiévale Le Mans-Rennes. A l’époque,
page 25